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Un an après le typhon Haiyan, les Philippins honorent les disparus

Un an après le super typhon Haiyan aux Philippines, les fosses communes où les victimes sont enterrées ont été le lieu de recueillement de leurs proches. Plus d'un million de personnes vivent toujours dans des zones exposées aux tempêtes.

Le 8 novembre 2013, le typhon Haiyan s'abattait sur les Phlippines, avec les vents les plus forts jamais enregistrés à terre. Un an plus tard, les survivants honorent leurs morts et attendent toujours une amélioration de leurs conditions de vie.

Haiyan a fait plus de 7 350 morts et causé plus de 10 milliards d'euros de dégâts en traversant des régions rurales, déjà parmi les plus pauvres du pays, qui comptaient environ 14 millions d'habitants. La reconstruction est lente, des millions de personnes sont encore plus pauvres qu'avant la catastrophe et sont plus exposées en cas de nouvelle tempête dans leurs bidonvilles près des côtes.

Les noms inscrits au feutre sur les croix

Samedi 8 novembre, les fosses communes où les victimes de Haiyan sont enterrées ont été le lieu de recueillement de leurs proches, venus avec des fleurs et des bougies dire leurs prières.

Josephine Crisostomo, 41 ans, a perdu ses trois enfants dans la tempête à Tacloban, la ville la plus touchée. "Mes enfants me manquent terriblement, surtout John Dave qui aurait fêté son anniversaire demain", raconte-t-elle près d'un site à l'extérieur de la ville où sont enterrées plus de 2 000 personnes.

Les survivants inscrivaient au feutre le nom de leurs proches décédés sur les centaines de croix blanches plantées sur ce cimetière, un geste symbolique puisque la plupart des personnes enterrées ici n'ont pas été identifiées.

"Je cherche mon frère, mais son nom n'est pas sur la liste de ceux qui sont enterrés ici", explique les larmes aux yeux Elena Olendan, 50 ans, qui finira par inscrire le nom de son frère, Antonio, sur une croix au fond du site.

Des messes en mémoire des victimes ont été célébrées dans la région touchée et dans tout le pays, à majorité catholique. À Tacloban, des colombes et des ballons ont été lâchés après une messe dite par un évêque.

La reconstruction tarde

L'anniversaire de la catastrophe met en lumière la lenteur de la reconstruction, attribuée au gouvernement du président Benigno Aquino. Selon un plan du gouvernement, près d'un million de personnes devraient être éloignées des côtes, jugées vulnérables en cas de nouveau typhon, mais les autorités peinent à trouver de nouvelles terres qui seraient sûres et adéquates pour accueillir 205 000 nouveaux logements. Des écoles, centres sanitaires et autres infrastructures sont encore en attente de reconstruction.

"Je suis impatient comme tout le monde, mais je dois souligner que nous ne pouvons pas reconstruire au hasard", s'est défendu Benigno Aquino lors d'un discours vendredi dans la ville de Guiuan, elle aussi touchée par le typhon Haiyan. "Nous devons reconstruire en mieux... Faisons-le correctement du premier coup, et les bénéfices devraient être permanents."

Les régions touchées ont tout de même profité des millions de dollars investis par les agences d'aide internationale. L'électricité a été rétablie en quelques mois, les rizières ont été replantées rapidement et les épidémies ont été évitées. Défigurée après le passage de Haiyan, Tacloban, la grande ville portuaire de la région, ressemble aujourd'hui à n'importe quelle agglomération philippine avec ses embouteillages, ses marchés effervescents, ses centres commerciaux bondés et ses files d'attente à l'entrée des fast-food.

Avec AFP et AP