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Les nanoparticules de Google partent à l'attaque du cancer

Google lance un nouveau projet révolutionnaire, qui vise à injecter dans le corps des nanoparticules pour mieux diagnostiquer le cancer. Le géant américain de l'Internet s'oriente de plus en plus vers le domaine de la santé.

Détecter les maladies en s'injectant des nanoparticules dans le corps. L'idée semble tout droit sortie d’un film de science-fiction, mais elle pourrait bien devenir réalité grâce à Google. Le géant américain de l'Internet a annoncé mardi 28 octobre qu'il se lançait dans un nouveau projet révolutionnaire dans le domaine médical.

Le groupe californien travaille sur un prototype de nanoparticules qui "pourraient être ingérées sous la forme de comprimés, afin de pénétrer dans le sang. Elles seraient conçues pour repérer et se fixer sur un type particulier de cellules, comme les cellules tumorales [cellules cancéreuses, NDLR]", explique Google dans un communiqué transmis à l’AFP.

De manière plus concrète, ces éléments, mille fois plus petits qu’un globule rouge, seraient "capables de repérer des protéines ou des sucres spécifiques aux cellules malades" et ensuite de s’y attacher, comme l’explique le site spécialisée en nouvelles technologies Clubic. Grâce à un objet connecté, par exemple attaché au poignet du patient, le mouvement de ces nanoparticules serait ensuite analysé et permettrait d’aider les médecins à détecter certaines maladies dès les premiers symptômes. Pour Google, cette technologie pourrait s'avérer être un allié formidable pour diagnostiquer des malades du cancer, mais aussi déceler "les enzymes secrétées par des plaques artérielles sur le point de se rompre et de provoquer une crise cardiaque ou un AVC".

Ce n’est pas la première fois que le groupe s’aventure dans le domaine médical. A travers sa branche Google X, qui travaille sur des projets futuristes, il avait déjà annoncé en début d’année le développement de lentilles de contact intelligentes destinées aux diabétiques, permettant de mesurer en temps réel le taux de glucose dans les larmes. Les lunettes connectées, connues sous le nom de Google Glass, sont par ailleurs déjà utilisés par les médecins lors d’opérations chirurgicales. Google a aussi investi dans la compagnie 23andMe qui propose des tests génétiques personnalisés.

Les explications d'Andrew Conrad de Google X sur les nanoparticules (en anglais)


Que deviennent les données ?

Aussi révolutionnaire soit-il, ce nouveau projet suscite tout de même quelques inquiétudes. Le journaliste Américain Will Oremus du site Slate s’interroge notamment sur le stockage et l’anonymat des données fournies par les nanoparticules : "Les gens ont de quoi être prudents, car ils fourniraient un accès total de leur corps à un produit créé par une compagnie dont le but est de d’organiser le système d’information dans le monde et de le rendre universellement accessible, et dont le business est basé sur de la publicité ciblée".

En réponse, Andrew Conrad, le directeur des recherches médicales de Google X, a assuré que le groupe ne comptait pas monétiser ces informations. "Ce ne sont pas des appareils grand public. Ce sont des dispositifs médicaux et vous savez que les relations entre le médecin et son patient sont assez particulières et ne devraient d’aucune façon impliquer Google", a-t-il assuré sur le site de la BBC.

L’entreprise américaine ne souhaite d’ailleurs pas commercialiser par elle-même ce procédé. "Nous proposerons la technologie sous contrat de licence à des partenaires, afin qu’ils développent des produits dont l'efficacité et la sécurité pourront être testés lors d'essais cliniques", a ainsi indiqué le groupe.

Concernant la dangerosité de cette technologie, Google se veut également rassurant. Interrogé à ce sujet par le site Wired, Andrew Conrad, affirme que ces nanoparticules sont "déjà utilisées dans des médicaments et dans les agents de contraste lors d'un examen IRM". Le responsable de Google X explique par ailleurs qu'elles seront expulsées du corps humain par l'urine. Même si aucune date n’a pour l’instant été annoncée, Google estime qu’il lui faudra au moins cinq ans pour mettre au point ce dispositif médical.

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