L'Arabie saoudite s'apprête à accueillir deux millions de personnes à partir de jeudi pour le pèlerinage à La Mecque, dans un contexte particulièrement tendu. Le royaume fait face à trois fléaux : Ebola, coronavirus et l’organisation de l’EI.
Après les sept plaies d’Égypte, voici venues les trois plaies d'Arabie saoudite. Depuis toujours sur le qui-vive, les autorités saoudiennes sont cette année plus que jamais sur le pied de guerre alors que plus de deux millions de musulmans, venus de 188 pays, sont attendus dans le royaume à partir de jeudi 2 octobre pour le Hadj, le pèlerinage annuel vers les lieux saints de La Mecque. Et pour cause, le royaume fait face à trois menaces majeures : Ebola, le coronavirus et l’organisation de l’État islamique.
Des moyens de prévention exceptionnels sont déployés à l’aéroport international du Roi Abdelaziz à Jeddah, où les pèlerins transiteront, du 3 au 5 octobre, pour accomplir le cinquième pilier de l’islam. Des mesures d’autant plus capitales que parmi ces millions de pèlerins, se trouvent des Africains de l’Ouest, où le virus Ébola a déjà tué plus de 3 000 personnes. Si aucun visa n'a été délivré cette année aux pèlerins de Guinée, Liberia et Sierra Leone - les trois pays les plus touchés par Ebola – la menace n’en est pas moindre. Seul le Nigeria, où toutefois huit morts ont été dénombrés, a été autorisé à envoyer des pèlerins au plus grand rassemblement de musulmans au monde.
Le royaume a donc mis en place des moyens de prévention dans les aéroports : équipes d'infirmières et de médecins, caméras thermiques, questionnaires de santé, etc. Pour éviter toute propagation de l’épidémie, les autorités sanitaires ont en outre déconseillé le Hadj aux femmes enceintes, aux personnes âgées et aux malades chroniques.
Menaces terroristes
Autre menace sanitaire : le coronavirus. Depuis juin 2012, ce syndrome respiratoire du Moyen-Orient a déjà tué 300 Saoudiens et en a contaminé 700. L'Arabie saoudite, qui abrite les deux plus hauts lieux saints de l'islam, a mobilisé 85 000 agents pour assurer le bon déroulement du pèlerinage.
Mais pour l’Arabie saoudite, le danger n’est pas seulement sanitaire… Alors que le royaume saoudien s'est engagé militairement aux côtés de Washington dans la guerre contre l'EI en Syrie, il est plus que jamais menacé par des représailles des jihadistes.
Malgré les menaces, le ministre saoudien de l'Intérieur s'est montré rassurant dimanche. Il a affirmé que son pays était capable d'assurer la sécurité du Hadj et qu'il agirait "de manière décisive" en cas de menaces de la part de l'EI.