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Les envoyés spéciaux de France 24 à la frontière turco-syrienne se sont rendus au point de passage d’Akçakale, seule porte d'entrée de la Turquie vers la Syrie située à quelques kilomètres de villes sous le joug de l'organisation de l'EI.

Les jihadistes de l’organisation de l’État islamique (EI) sont juste de l’autre côté de la frontière, à Tall Abyad, en Syrie. Et pourtant, la Turquie a pris la décision, il y a quelques jours, de laisser le poste-frontière d’Akçakale ouvert, notamment pour accueillir les kurdes syriens en fuite.

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Ce jour-là, le passage est à sens unique : de la Turquie vers la Syrie. Au sud du point de passage, à une centaine de kilomètres, la ville de Raqqa, le bastion de l’organisation de l’EI, notamment visée par des frappes de la coalition dirigée par les États-Unis.

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Les Syriens qui acceptent de parler aux envoyés spéciaux de France 24 le font avec beaucoup de précautions. "On y retourne pour voir ce qui s’est passé après les frappes aériennes. On veut voir qui a survécu et qui est mort", explique l’un d’eux. "Oui, je vais à Raqqa", ajoute-t-il, avant qu’un autre le coupe : "Hé, ne dis pas de mal sur l’État islamique."

Ce jour-là, plusieurs Syriens patientent avant d’entrer en territoire syrien. "Nous n’avons pas peur [des jihadistes]. Ils ne [nous] créent pas vraiment de problème. Par contre, quand on traverse, ils nous demandent pourquoi on ne fait pas le jihad en Syrie, c’est tout."

Dans la nuit du mardi 23 au mercredi 24 septembre, des avions américains ont bombardé les villes syriennes deTall Abyad et de Kobani (Aïn al-Arab, en arabe). Cette dernière, à dominante kurde, est située à une soixantaine de kilomètres de la frontière.

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"La bataille de Kobani est en train de prendre une tournure décisive, aussi bien pour les jihadistes que pour les combattants kurdes, qui nous expliquent que l’organisation de l’État islamique a envoyé en renfort des hommes mais également de l’armement pour prendre le contrôle de cette ville stratégique du nord de la Syrie, à la frontière avec la Turquie", explique notre envoyée spéciale, Fatma Kizilboga.