Depuis le début du conflit syrien, la Turquie est devenue l’une des portes d’entrées privilégiées par les candidats au jihad mais aussi un refuge pour les populations contraintes à l'exil par les combats. Ankara, qui se retrouve confrontée à un gigantesque défi d’ordre humanitaire et sécuritaire, envisage désormais l’instauration d’une zone démilitarisée le long de sa frontière avec la Syrie.

Les envoyés spéciaux de France 24, Fatma Kizilboga et Gallagher Fenwick, se sont rendus à l’un des principaux postes-frontières, à la rencontre des centaines de réfugiés qui y transitent chaque jour. À cet endroit, ils se sentent en sécurité, loin des troupes de Bachar al-Assad mais également loin de l’organisation de l’État islamique, explique Fatma Kizilboga.

Vers la création d'une zone démilitarisée

Mais la plupart d’entre eux accueillent avec un certain sentiment d’amertume le choix de la Turquie de créer prochainement une zone démilitarisée, comme l’explique Ibrahim Obeid, un réfugié originaire d’Idlib : "Ça fait trois ans qu’on le demande. C’est ce qu’on voulait avant que le massacre commence. Maintenant, c’est trop tard… Mais s’ils le font, ça sera une bonne chose."

"On espère que le gouvernement turc honorera sa parole en mettant en place cette zone tampon pour sauver le peuple syrien, renchérit Taher Mukrish, un réfugié originaire de Raqqa. Cela rendrait service à la révolution syrienne."

Si Ankara a décidé de ne pas participer militairement à la coalition internationale contre l’organisation de l’État islamique, la mise en place de cette zone tampon lui permettrait, en cas de frappe, de contenir une nouvelle vague d’arrivées, surtout à l’heure où le nombre de réfugiés syriens en Turquie a dépassé la barre du million.