En moins de 24 heures, les jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant ont pris huit localités dans la province syrienne d'Alep. Dans cette région, les islamistes ont été affaiblis par le retrait du Front al-Nosra.
Les jihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant ont mené mercredi 13 août une importante avancée dans la province syrienne d'Alep, en Syrie, chassant les rebelles de plusieurs villages à l'issue de combats qui ont fait 52 morts, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Le groupe ultra radical "a pris en moins de 24 heures huit localités et villages au nord de la ville d'Alep, non loin de la frontière turque", a indiqué l'OSDH, parmi lesquels le village d'Arshaf et la localité de Dabeq.
"Au moins 40 combattants rebelles et 12 de l'EIIL ont été tués dans les combats", selon un nouveau bilan de l'Observatoire qui dispose d'un large réseau de sources civiles, médicales et militaires. Un précédent bilan faisait état de 39 morts au total. D'après l'OSDH, les jihadistes ont fait au moins 50 prisonniers.
L'EIIL avance rapidement vers l'ouest
L'EIIL, qui contrôle en très grande partie l'est syrien et une partie du nord, "avance rapidement vers l'ouest", indique le directeur de l'OSDH Rami Abdel Rahmane. Les combats, qui durent depuis des mois, se sont intensifiés dans la nuit de mardi à mercredi après un "assaut majeur" de l'EIIL sur ces villages, d'après l'OSDH.
Dans cette zone, les bataillons islamistes avaient été lâchés par leur ex-allié, le Front al-Nosra, qui s'est retiré de la région fin juillet, toujours selon l'ONG. "Les rebelles ont été affaiblis par ce retrait", affirme Rami Abdel Rahmane.
Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, était alliée aux rebelles aussi bien contre l'EIIL que contre les troupes du président Bachar al-Assad. Mais ces dernières semaines, Al-Nosra a commencé à combattre les rebelles, rendant encore plus complexe le conflit syrien.
La prise des villages par l'EIIL lui permettra d'attaquer deux importants bastions de la rébellion, les villes de Marea et d'Aazaz, plus à l'ouest, ajoute l'OSDH.
Marea est un bastion du Front islamique, une coalition de groupes islamistes qui combat l'EIIL et le régime. Aazaz, proche de la frontière turque et du poste-frontière de Bab al-Salama, vital pour la rébellion, pourrait constituer un atout pour l'EIIL qui veut étendre son "califat", proclamé début juin sur les territoires saisis en Irak et en Syrie.
"Si l'EIIL prend Marea et Aazaz, elle coupera une des plus importantes routes d'approvisionnement pour les rebelles en provenance de la Turquie. C'est très grave", dit Rami Abdel Rahmane.
Apparu en 2013 en Syrie, l'EIIL s'est attiré les foudres des rebelles syriens par ses violences contre les civils et les combattants rivaux et ses velléités hégémoniques, ce qui a déclenché une guerre sanglante entre les deux bords.
Avec AFP