Après avoir subi récemment plusieurs revers, les forces kurdes ont annoncé avoir repris deux villes du nord de l'Irak aux djihadistes de l'EIIL. Notre envoyé spécial Roméo Langlois s'est rendu à Gwer, libérée des insurgés.
En prise avec les djihadistes dans le nord de l’Irak, les combattants kurdes seraient en passe de reprendre du terrain. Dimanche, ils "ont libéré Makhmour et Gwer", a affirmé un porte-parole des forces kurdes, Halgord Hekmat.
Envoyé spécial de France 24 à Gwer, Roméo Langlois rapporte lundi 11 août que "les combattants kurdes occupent la ville de Gwer". Mais nuance : "De là à dire que la zone a été sécurisée, c’est loin d’être le cas. (…) La situation est très volatile."
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Des frappes aériennes déterminantes
"Le soutien aérien américain a aidé", a affirmé lundi un porte-parole des forces kurdes, ce que confirme Roméo Langlois : "Les frappes [américaines] ont été déterminantes [pour la reprise de Gwer]. On peut voir partout autour de nous d’immenses zones calcinées, ce sont les traces faites par les frappes aériennes."
L'intégralité de l'intervention de Roméo Langlois
Mais les seuls bombardements de drones ou avions de chasse n’ont pas suffi. "Les combattants kurdes du PKK [Parti des travailleurs du Kurdistan, NDLR], la guérilla qui opère surtout en Turquie, sont venus à la rescousse des peshmerga. Leur aide a aussi été déterminante pour reprendre cette région", explique notre envoyé spécial alors que les combats pour le contrôle de la zone se poursuivent.
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Preuve que la situation est encore très instable dans la région, les combattants kurdes ont perdu la ville de Jalawla à 130 kilomètres au nord-est de Bagdad après deux jours de combats féroces.
Situation humanitaire catastrophique
Roméo Langlois signale que "la situation pour les civils est dramatique, la ville est absolument vidée de ses habitants". "Pour arriver, nous avons dû traverser une immense zone. Pendant trente minutes nous n’avons pas vu un civil", raconte-t-il alors que des tirs de Kalachnikov retentissent. "Donc il n’y a absolument plus personne dans la région."
Depuis la mi-juin, des centaines de milliers de personnes, issues des minorités, ont été jetées sur les routes par l'avancée djihadiste.