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Commémoration du centenaire de l'invasion de la Belgique

Le 4 août 1914, l’Allemagne envahissait la Belgique en violation de la neutralité du royaume, déclenchant les hostilités de la Première Guerre mondiale. Des représentants de 80 pays se retrouvent ce lundi à Liège pour commémorer l’événement.

Les représentants de plus de 80 pays du monde ont rendez-vous à Liège, dans l’est de la Belgique, lundi 4 août, pour commémorer l'invasion du pays par les troupes allemandes il y a un siècle, en violation de la neutralité du royaume.

Cette invasion, le 4 août 1914, aux premières heures de la Grande Guerre, allait marquer le début de quatre ans de combats acharnés en Europe, la première guerre "totale" qui a fait plus 9 millions de morts. 

La ville a été placée en état de siège afin d'assurer la sécurité de la quinzaine de têtes couronnées et de chefs d'État attendus, dont le roi Felipe VI d'Espagne, les présidents français et allemand, François Hollande et Joachim Gauck, et le prince William, accompagné de son épouse Kate, pour représenter le Royaume-Uni. Au total, quatre-vingt trois pays engagés dans la Grande Guerre ont été invités pour cette commémoration par le roi belge, Philippe.

La résistance de Liège

Accueillies au quartier miliaire de Saint-Laurent par le roi Philippe et son épouse Mathilde, les délégations étrangères ont rejoint en fin de matinée le mémorial interallié de Cointe, symbole de la reconnaissance des alliés à la ville pour sa résistance à l'envahisseur allemand en août 1914.

Le roi Philippe prononcera l'allocution d'ouverture avant que François Hollande, Joachim Gauck, le prince William et le Premier ministre belge Elio Di Rupo ne prennent à leur tour la parole. A l'issue de la manifestation, douze coups de canon seront tirés pour rappeler la résistance héroïque et désespérée des douze forts de Liège à l'invasion allemande.

Le prince William et son épouse prendront ensuite le chemin de Mons pour une cérémonie dans le petit cimetière militaire de Saint-Symphorien. Ils y retrouveront le Premier ministre David Cameron et le prince Harry. C'est dans ce cimetière que reposent le premier soldat britannique tué durant la Grande Guerre et le dernier, tué le 11 novembre 1918, jour de l'armistice.

Le roi des Belges et son épouse effectueront tous leurs déplacements en voiture et aucun contact avec la population n'est prévu. Les itinéraires empruntés par les cortèges ont été sécurisés depuis ce week-end et tous les véhicules présents sur le parcours ont été enlevés.

Ce dispositif de sécurité très serré provoque toutefois une énorme frustration pour les habitants qui devront se contenter d'écrans géants pour suivre la cérémonie. Quant aux riverains, ils ont été priés de rester à l'intérieur de leurs maisons, fenêtres fermées.

Jeu des alliances

L'invasion de la Belgique le 4 août 1914 a déclenché les hostilités de la Première Guerre mondiale. L'Allemagne a violé la neutralité du petit royaume pour prendre en tenailles les forces françaises, ce qui a entraîné l'entrée en guerre du Royaume-Uni. Par le jeu des alliances, la quasi-totalité des pays occidentaux sont ensuite entrés en guerre.

Les garnisons et les douze forts qui ceinturent Liège vont résister pendant plusieurs jours aux assauts de l'artillerie allemande, qui n'en viendra à bout qu'en recourant pour la première fois à ses canons de 420 mm, les célèbres "Grosse Bertha". Ces combats feront un millier de morts de part et d'autre.

La ville tombe le 16 août 1914, mais sa résistance inattendue a retardé de quelques jours l'avancée des forces allemandes, fournissant un répit précieux aux alliés français et britanniques. La presse anglo-saxonne rend hommage à "Brave Little Belgium".

Les forces allemandes se vengeront de cette résistance par des exactions qui coûteront la vie à quelque 6 500 civils et choqueront l’opinion occidentale.

Avec AFP