
L'État français a retenu l'offre de General Electric pour la branche énergie d'Alstom, au détriment du couple Siemens-Mitsubishi, et annoncé, par la voix d'Arnaud Montebourg, son entrée au capital du groupe français à hauteur de 20 %.
Surprise : le gouvernement a annoncé sa préférence, vendredi 20 juin, pour une alliance avec l'Américain General Electric, plutôt qu'avec Siemens et Mitsubishi dans le dossier Alstom. Il y a plus d'un mois, Paris soutenait pourtant la volonté du groupe allemand d'acquérir les activités dans l'énergie de l'équipementier français.
Il revient désormais à Alstom de prendre sa décision lors d'un conseil d'administration qui se tiendra lundi 23 juin, date à laquelle expire l'offre de l'américain.
Le ministre de l'Économie Arnaud Montebourg a annoncé qu'il avait envoyé une lettre à Jeff Immelt, le PDG de GE, pour lui signifier les conditions de cette offre d'alliance. Le patron de Bercy y affirme que le groupe américain sera loin d'être libre de faire ce qu'il veut avec la branche énergie d'Alstom.
L'État a, en effet, décidé de racheter à Bouygues deux tiers de ses parts dans le groupe français. Il deviendra ainsi le premier actionnaire d'Alstom avec 20 % du capital de l'entreprise.
"Vigilance patriotique"
Paris compte, en outre, imposer à General Electric, en vertu de la "vigilance patriotique", une "co-entreprise spécifique française dans la vapeur et le nucléaire", a précisé Arnaud Montebourg. Il a ajouté que "50 % des administrateurs seront approuvés par l'État, dont le directeur général. La propriété intellectuelle de nos brevets dans le nucléaire sera assurée par une société française qui en disposera".
Le ministre de l'Économie a également mis en garde General Electric sur le front de l'emploi. Il a assuré que des pénalités financières pourraient être appliquées si le groupe américain ne respectait pas son engagement de créer 1 000 emplois en France.
Enfin, le gouvernement a fait savoir qu'il n'avait pas retenu l'offre de Siemens et Mitsubishi car elle risquait d'être jugée contraire aux règles européennes de la concurrence par Bruxelles.