La justice russe a reconnu, mardi, l'opposant Alexeï Navalny coupable de "diffamation" à l'encontre d'un député mais ne l'a condamné qu'à une amende de 300 000 roubles.
L’opposant russe, Alexeï Navalny, a été reconnu coupable, mardi 22 avril, de "diffamation" à l'encontre d'un député. Le tribunal n'a toutefois pas décidé de transformer en prison ferme la peine de cinq ans avec sursis qui pèse déjà sur lui pour une autre condamnation, comme le craignaient ses partisans. Il a tout de même été condamné à une amende de 300 000 roubles (6 000 euros).
La justice russe reproche à l'opposant de s'être servi de Twitter pour "accuser sans fondement" un élu municipal moscovite de "toxicomanie".
"Je ne me tairai pas"
Plus tôt dans la journée, Alexeï Navalny était sorti du silence imposé dans le cadre de son assignation à résidence, pour clamer son innocence dans une autre affaire. "Je me fous de toutes ces interdictions et de ces obligations à me taire. [...] Je ne me tairai pas, et si je ne prouve rien au tribunal, je ferai tout pour vous prouver à vous (mon innocence, NDLR)", avait-il écrit à ses partisans dans un message publié sur sa page Facebook.
Il a accompagné son message de plusieurs documents issus de la procédure pénale, censés prouver son innocence dans cette affaire qui lui a valu son assignation à résidence.
L'affaire Yves Rocher
L'opposant est visé, avec son frère Oleg, par une enquête pour escroquerie au détriment de la marque française de cosmétiques Yves Rocher, pour laquelle ils risquent jusqu'à 10 ans de camp. Selon des documents publiés, Yves Rocher a conclu, après expertise, que les agissements des accusés n'avaient pas causé de préjudice à la firme française.
Les autorités pénitentiaires avaient immédiatement annoncé l'ouverture d'une enquête pour violation des conditions d'assignation à résidence d'Alexeï Navalny, l'opposant ayant l'interdiction d'utiliser internet et le téléphone.
Cet avocat de formation, opposant farouche à Vladimir Poutine, aux accents nationalistes, s'est fait connaître en dénonçant sur internet des affaires de corruption impliquant de hauts responsables russes.
Son blog avait été bloqué en mars par l'autorité russe de contrôle des médias.
Avec AFP