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Aquilino Morelle, conseiller politique de François Hollande, démissionne

Vingt-quatre heures après les révélations du site Mediapart l'accusant de conflits d'intérêts, Aquilino Morelle a démissionné de son poste de conseiller de l'Élysée. Il continue d'affirmer n'avoir commis "aucune faute".

Il a annoncé sa démission, vendredi 18 avril, par un communiqué envoyé à l'AFP. Aquilino Morelle a mis "fin à (ses) fonctions" de conseiller du président à l'Élysée pour "être entièrement libre de répondre (aux) attaques" qui l'accusent de conflits d'intérêts. 

"Je veux redire que je n'ai commis aucune faute. Je n'ai jamais été en situation de conflit d'intérêts, a affirmé Aquilino Morelle. Depuis 48 heures, je dois faire face à des insinuations et des allégations qui visent à mettre en cause mon honneur", a ajouté l'ancien conseiller à l'Élysée en précisant que son geste visait également à ne "pas gêner l'action du président de la République, du gouvernement et de la majorité, dans un moment particulièrement difficile de la vie du pays". Une décision motivée par le Premier ministre Manuel Valls, qui lui a "conseillé de quitter l'Élysée pour répondre librement aux accusations de la presse", indique-t-on dans l'entourage de Matignon. 

En marge d'un déplacement chez Michelin près de Clermont-Ferrand, François Hollande a affirmé à la presse qu'Aquilino Morelle avait pris "la seule décision qui convenait". "Je ne suis pas juge de ce qu'il a fait avant" d'être à l'Élysée, "ce qu'il a fait avant, il a à en répondre, ça revient à lui et à lui seul, c'est ce qu'il a compris en présentant sa démission, que j'ai acceptée immédiatement".

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François Hollande : "Aquilino Morelle a pris la seule décision qui s'imposait"
Aquilino Morelle, conseiller politique de François Hollande, démissionne

Depuis la publication, jeudi 17 avril, d'une enquête de Mediapart, la pression s'est accentuée sur le conseiller Aquilino Morelle qui n'a eu de cesse de démentir les faits sui lui sont reprochés. Le site d'information l'accuse notamment de conflit d'intérêts avec l'industrie pharmaceutique lorsqu'il travaillait pour l'Inspection générale des Affaires sociales (Igas), et notamment d'avoir touché, en 2007, 12 500 euros d'un laboratoire danois, Lundbeck. L'organisme a assuré, vendredi, ne pas avoir délivré d'autorisation à Aquilino Morelle pour travailler dans l'industrie pharmaceutique.

De son côté, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique a indiqué ce vendredi entamer "une étude plus approfondie de ses déclarations d'intérêts et de patrimoine", remises en janvier dernier comme par tous les collaborateurs du président. Cette instance nouvellement créée à la suite de l'affaire Cahuzac est présidée par l'ancien procureur général de la Cour de cassation, Jean-Louis Nadal. 

François Hollande, en visite à Clermont-Ferrand sur le site du géant des pneumatiques Michelin, a soigneusement ignoré les questions sur son conseiller politique, préférant insister sur la nécessité du plan d'économies détaillé mercredi par Manuel Valls.

(Avec AFP)