![Démission du puissant chef des renseignements saoudiens Démission du puissant chef des renseignements saoudiens](/data/posts/2022/07/19/1658214873_Demission-du-puissant-chef-des-renseignements-saoudiens.jpg)
La télévision saoudienne a annoncé, mardi, la démission du chef des services de renseignement saoudien, le prince Bandar ben Sultan. Son adjoint, le général Youssef ben Ali Al-Idrissi, a été désigné par décret royal comme son successeur.
La gestion du dossier syrien a-t-elle été fatale au puissant chef des services de renseignement saoudien, Bandar ben Sultan, dont la démission a été annoncée mardi 15 avril ? L’agence de presse officielle SPA n’a pas fourni d'explication sur son départ, se bornant à indiquer qu'il avait été "relevé de ses fonctions à sa demande".
Il n’en reste pas moins que cette démission survient seulement deux mois après que l’Arabie saoudite lui a retiré la gestion du dossier syrien, dans lequel Riyad soutient l’opposition armée au régime du président Bachar al-Assad.
Le prince se trouvait depuis fin décembre hors du royaume pour des raisons de santé et avait été hospitalisé aux États-Unis, avant de se rendre au Maroc, selon des sources diplomatiques. Fils de l'ancien prince héritier Sultan ben Abdel Aziz et ambassadeur à Washington pendant 22 ans, le prince Bandar avait été nommé en juillet 2012 à la tête des services de renseignement saoudiens. Il a été aussitôt remplacé par son adjoint, le général Youssef ben Ali Al-Idrissi.
Gestion de la crise syrienne "critiqué par les États-Unis"
En février, des diplomates avaient indiqué que l'Arabie saoudite lui avait retiré la gestion du dossier syrien, pour la confier notamment au ministre de l'Intérieur, le prince Mohamed Ben Nayef Ben Abdel Aziz, à la pointe de la lutte contre Al-Qaïda.
La reprise en main du dossier syrien par ce dernier avait été accompagnée par un décret prévoyant des peines de 3 à 20 ans de prison pour tout Saoudien se rendant à l’étranger pour combattre ; ainsi que des peines de 5 à 30 ans de prison à quiconque accorde un soutien moral ou matériel à des groupes jugés extrémistes par les autorités du royaume. Treize personnes ont ainsi été condamnées à de la prison ferme, dimanche 13 avril, pour avoir apporté leur soutien à des djihadistes combattant à l'étranger.
Le ministre de l'Intérieur avait participé en février à Washington à une réunion de responsables des services de renseignements arabes et occidentaux, consacrée à la situation sur le terrain en Syrie, ce qui avait confirmé la mise à l'écart du prince Bandar.
Selon des sources diplomatiques, la gestion par le prince Bandar du dossier syrien avait été critiquée par les États-Unis et cette question a été évoquée par des responsables américains en visite dans le royaume. Le prince avait pour sa part reproché à Washington de ne pas être intervenu militairement contre le régime de Damas et de faire pression sur ses alliés pour empêcher qu'ils livrent aux rebelles syriens des armes anti-aériennes et anti-char, selon ces mêmes sources.
Avec AFP