Pour les entrepreneurs français, le Mexique, 13e puissance économique mondiale, est une terre promise tant le potentiel y est immense, notamment dans les domaines de l'aéronautique et de l'énergie. Reportage de Laurence Cuvillier et Matthieu Comin.
En visite d’État pour deux jours au Mexique, le président François Hollande a plaidé devant son homologue mexicain pour "un doublement" des échanges commerciaux franco-mexicains. La France n'est actuellement que le 16e partenaire commercial de Mexico, mais les entrepreneurs français s'accordent à dire que le potentiel y est immense. Le pays d’Amérique centrale est la 13e puissance économique mondiale et Paris y voit une terre promise, notamment dans les domaines de l'aéronautique et de l'énergie.
À l’image de l’équipementier français Safran, qui, avec 5 000 salariés, est le plus gros employeur de l'aéronautique au Mexique. Les correspondants de FRANCE 24 se sont rendus à Querétaro, dans le centre du Mexique, au cœur d'une zone industrielle entièrement consacrée au secteur. Bombardier, Airbus Helicopters - anciennement Eurocopter -, sur plusieurs dizaines d'hectares, il n’est question que d'avions. "Au Mexique, on l'appelle le petit Toulouse mexicain", souligne Fernando Comenge, directeur de Safran-Querétaro.
Dans cette zone, Safran s'occupe de la maintenance des moteurs pour huit compagnies aériennes, tandis qu’ailleurs, le groupe produit des moteurs et du câblage. Au total, l'entreprise a investi près d'un milliard de dollars dans ce pays d'Amérique centrale depuis 10 ans.
"Au Mexique, on trouve des personnes très jeunes, très dynamiques et très innovantes, et on les trouve à la sortie de l'université", explique Fernando Comenge.
Une université qui se trouve littéralement à deux pas, puisque le campus aéronautique franco-mexicain forme des techniciens hautement qualifiés entre deux hangars d'équipementiers. Du sur-mesure pour les entreprises françaises qui ont participé à l'élaboration du cursus et à la formation des enseignants.
" Au Mexique, l'aéronautique, c'est quelque chose de tout nouveau, surtout la fabrication, précise Gabriel Gutierrez Moreno, enseignant à l'Universidad Aeronáutica en Querétaro (UNAQ). Ces étudiants sont très recherchés, surtout les ingénieurs et les techniciens supérieurs."
Un froid de cinq ans
Des étudiants qui profitent au mieux du transfert de compétences. Certains élèves apprennent le français et espèrent faire une partie de leurs études en France, grâce à un système d'équivalence de diplômes.
"Je [postule] à une bourse pour aller en France. Ce serait génial, parce que la France est un pays qui a beaucoup d'années dans l'aéronautique. Ce serait génial d'apporter quelque chose de là-bas ici, au Mexique", confie à FRANCE 24, Océane Huerta Tomas, une étudiante en aéronautique.
Une nouvelle livraison d'hélicoptères pour la marine mexicaine, la construction d'une usine de drones dans le nord du pays, malgré tout ce potentiel, les annonces de cette visite officielle sont modestes mais positives. Après un froid diplomatique de cinq années dû à l'affaire Florence Cassez, les deux pays semblent avoir la même volonté de parler affaires.
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