Le réalisateur Alexandre Arcady a porté sur grand écran l'histoire d'Ilan Halimi, ce garçon de 23 ans, torturé puis abattu par le "gang des barbares" parce qu'il était juif. Un film en forme de devoir de mémoire, estime le réalisateur.
Abattu parce qu’il était juif. L’histoire d’Ilan Halimi, ce jeune homme de 23 ans, torturé pendant trois semaines puis massacré par le "gang des barbares", en janvier 2006, a été porté sur grand écran par Alexandre Arcady. Le réalisateur du long-métrage, en salle le 30 avril, intitulé "24 jours", en référence aux 24 jours d’agonie de la victime, ne voulait pas moins faire un film politique qu’une œuvre mémorielle. Parce que, estime-t-il, il est des morts qui doivent toujours rester vivants pour nous inciter à rester vigilant. "Les événements se poussent les uns les autres [dans l’actualité]. Il est important de ne pas oublier ce martyr", a-t-il expliqué lors de la projection qui a eu lieu dimanche 6 avril en avant-première à l’Élysée, en présence de François Hollande.
Un devoir de mémoire que l’actrice Zabou Breitman, qui incarne la mère d’Ilan à l’écran, défend elle aussi. "Le cinéma, c’est une mémoire, a-t-elle ajouté, quand on n’a pas de mémoire, on peut reproduire indéfiniment". Reproduire l’impensable, explique-t-elle au début du film. "Qui aurait pu croire qu’une chose pareille pouvait arriver à Paris en 2006", déclame l’actrice face caméra. "Et pourtant, tout est vrai. Bien trop vrai."