Le Fonds monétaire international (FMI) revoit à la baisse ses prévisions en matière de croissance mondiale. Il table dorénavant sur une contraction de 1,3 % du PIB de la planète en 2009. Une première depuis plus de 50 ans...
AFP - Le Fonds monétaire international a revu en baisse mercredi ses prévisions pour l'économie mondiale et a prévenu que la stabilisation des marchés financiers serait plus longue qu'initialement prévu.
Le FMI estime désormais que le produit intérieur brut de la planète se contractera de 1,3% cette année, une première depuis plus d'un demi-siècle.
Cette révision est la troisième de l'année. En janvier, le FMI prévoyait encore que le PIB mondial croîtrait cette année (+0,5%). En mars, il avait reconnu que l'économie mondiale allait entrer en récession, mais d'une ampleur moindre que dans sa nouvelle prévision (un recul du PIB de 0,5% à 1%).
"L'économie mondiale traverse une grave récession causée par une crise financière massive et une perte de confiance aiguë", souligne l'institution multilatérale dans ses "Perspectives économiques mondiales".
Cette crise, la plus grave depuis la Seconde Guerre mondiale, touche le plus durement les pays développés, leur PIB devant chuter de 3,8% cette année, alors que les pays émergents et en développement devraient connaître une croissance faible (1,6%).
Elle n'épargne aucune région du monde. "Pratiquement toutes les économies développées, et de nombreuses économies émergentes et en développement sont en récession", d'après les économistes du FMI.
Quant à la reprise, elle devrait être "seulement partielle en 2010, avec une croissance de l'activité de 1,9%" dans le monde. Cette croissance proviendrait l'année prochaine entièrement des pays émergents et en développement (+4,0%), les pays développés voyant leur activité économique stagner.
Ces prévisions "reposent sur l'hypothèse de base que la stabilisation des marchés financiers va prendre plus longtemps que prévu initialement, même portée par les efforts vigoureux" des dirigeants politiques, écrit le FMI.
"Les problèmes financiers des pays avancés resteront donc sérieux pendant une bonne partie de l'année 2010, ne se résolvant que lentement", selon l'institution multilatérale.
Or "les crises financières antérieures enseignent que si l’on tarde à s’attaquer au problème de fond, le marasme économique persiste encore plus longtemps et a un coût encore plus élevé, tant pour le contribuable que pour l'activité économique", s'alarme le FMI, dans ce document publié en vue de ses assemblées de printemps, qui se tiennent en fin de semaine.
Les conséquences de la crise sont particulièrement sensibles dans le volume des échanges internationaux, qui devrait fondre de 11% cette année, avant de se stabiliser (+0,6%) en 2010.
Elles se reflètent également dans une baisse des prix à la consommation pour les pays développées en 2009 (-0,2%).
"Ces perspectives incertaines et semées d'obstacles appellent une réaction énergique tant sur le plan financier que sur le front macroéconomique", insiste le FMI, qui n'exclut pas de nouvelles révisions à la baisse de ses prévisions.
"Une inquiétude dominante est que les politiques continueront d'être insuffisantes pour mettre un terme à la spirale négative entre des conditions financières qui empirent et l'affaiblissement de l'économie", selon le Fonds.
Enfin, les conséquences de cette crise devraient se faire sentir longtemps: "même une fois la crise passée, cependant, il y aura une période de transition difficile, où le taux de la croissance sera notablement plus bas que dans un passé récent".