Chef de file de l'opposition malaisienne et héraut de la lutte anticorruption, Anwar Ibrahim a été condamné vendredi en appel pour sodomie. Une sentence qui intervient à deux semaines d’une élection locale pour laquelle il était donné favori.
Il s’agit du nouveau rebondissement de la saga politico-judiciaire qui agite la classe dirigeante de la Malaisie depuis près de deux ans. Vendredi 7 mars, Anwar Ibrahim, dirigeant charismatique de l'opposition, a été condamné en appel pour sodomie.
La cour d'appel a donné raison au gouvernement, qui avait fait appel de son acquittement en 2012 dans le cadre d’un procès où il était accusé d’avoir sodomisé un ex-conseiller, un crime passible de 20 ans de prison en Malaisie, pays à majorité musulmane.
L'ancien vice-Premier ministre, 66 ans, a toujours nié les faits qui lui sont reprochés et estime qu'il s'agit d'une affaire "purement politique" visant à le décrédibiliser. Ses avocats ont indiqué qu'il fera appel devant la plus haute cour du pays, la cour fédérale. Si la décision de la cour d'appel est confirmée, le dirigeant de l'opposition ne pourra pas siéger au Parlement, ce qui mettrait fin à sa carrière politique.
Déjà accusé en 1998
Son retentissant procès en appel survient deux semaines avant l'élection, le 23 mars, du chef de l'État de Selangor, province qui entoure le district fédéral de la capitale Kuala Lumpur. Réformateur charismatique ayant fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, Anwar Ibrahim est donné favori de ce scrutin destiné à relancer sa carrière politique et à rassembler son parti, Pakatan Rayak (PR, Pacte populaire).
Anwar avait déjà fait l'objet d'accusations de sodomie en 1998. Évincé du parti au pouvoir à l'époque, il avait fait six ans de prison (également condamné pour corruption) avant d'être libéré. Il avait ensuite été blanchi. Pour nombre d’observateurs, cette accusation constitue un prétexte pour le tenir à l'écart de la vie politique.
Avec AFP