Après quatre mois de brouille liée à la question tibétaine, les relations entre Paris et Pékin se réchauffent. Réconcilié avec son homologue chinois depuis le G20 de Londres, le président français lui a transmis une invitation en France.
AFP - Le président français Nicolas Sarkozy a envoyé une lettre d'invitation en France à son homologue chinois Hu Jintao, trois semaines après la réconciliation officielle entre les deux pays, a annoncé lundi un haut responsable chinois.
Le président du parlement chinois, Wu Bangguo, a fait cette annonce à l'issue d'un entretien avec le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, premier haut responsable français à se rendre en Chine depuis la fin d'une brouille de quatre mois provoquée par la question tibétaine.
"A ma connaissance, (M.) Accoyer a apporté une lettre d'invitation du président Sarkozy au président Hu Jintao pour une visite en France", a déclaré Wu Bangguo.
On indiquait de bonne source que le chef de l'Etat chinois devait recevoir M. Accoyer vendredi.
"Je crois que le président Hu Jintao sera heureux de se rendre en France", a dit à quelques journalistes M. Wu, sans donner de date.
A l'issue de leur rencontre, MM. Wu et Accoyer ont signé un accord pour renforcer les liens entre l'Assemblée nationale populaire chinoise (ANP) et l'Assemblée nationale.
Ce "mémorandum d'entente" prévoit la "mise en place d'un mécanisme d'échanges régulier", selon le texte.
"Le développement des relations avec la France est une politique ferme", a estimé le président de l'ANP, officiellement le numéro deux dans la hiérarchie du pouvoir chinois.
M. Accoyer, s'il est déjà venu à Pékin à la faveur des jeux Olympiques d'août 2008, effectue la première visite officielle en Chine d'un président de l'Assemblée nationale française depuis 1982.
Les relations entre la France et la Chine redémarrent sur de nouvelles bases "que nous espérons particulièrement fructueuses", a-t-il affirmé.
Pékin et Paris se sont réconciliés début avril avec la publication d'un communiqué commun et la rencontre, en marge du G20 à Londres, de Hu Jintao et de Nicolas Sarkozy. La Chine boudait la France depuis une rencontre en décembre entre M. Sarkozy et le dalaï lama, chef spirituel des Tibétains et bête noire du régime communiste chinois.
Depuis son élection, le président français s'est rendu trois fois en Chine, en visite d'Etat en novembre 2007, puis pour la cérémonie d'ouverture des jeux Olympiques de Pékin, enfin à l'occasion du sommet Asie-Europe en octobre 2008.
De passage récemment dans la capitale chinoise, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a laissé entendre que l'actuel chef du gouvernement français François Fillon pourrait également se rendre cette année en Chine.
Pékin a confirmé la semaine dernière l'envoi prochain d'une mission commerciale en France, une précédente mission chinoise en Europe ayant consciencieusement contourné l'hexagone.
M. Accoyer devait se rendre mardi à Tianjin (nord-est), en compagnie de la secrétaire d'Etat française au Commerce extérieur Anne-Marie Idrac, elle aussi en visite à Pékin, sur le site des chaînes d'assemblage de l'Airbus A320.
Autre personnalité française à venir à Pékin à la faveur de la réconciiation franco-chinoise, Pierre Lellouche, représentant spécial de la France pour l'Afghanistan et le Pakistan, devait avoir mardi des entretiens avec le vice-ministre des Affaires étrangères Wu Dawei.