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Candy Crush veut jouer en Bourse

King, le créateur irlandais du jeu "Candy Crush", a déposé, mardi, son dossier pour être coté à la bourse de New York. Au vu du succès de ce jeu pour smartphone, une introduction en bourse semble aller de soi. Mais elle n’est pas sans risque.

Difficile aujourd’hui de prendre les transports en commun sans tomber sur un passager accroché à son smartphone jouant frénétiquement à "Candy Crush". Les créateurs irlandais de ce petit jeu addictif sont conscients de leur succès et estiment que les petits bonbons que les joueurs font éclater méritent bien une messe boursière.

La société King a déposé, dans ce but, un dossier préliminaire d’introduction en bourse auprès de la Security and Exchange Commission (SEC - le gendarme américain de la Bourse). Un document qui précède généralement d’environ un an les premiers pas boursier d'une société. La start-up celtique a précisé qu’elle voulait être listée au New York Stock Exchange (NYSE) sous l’appellation “KING” et espère lever environ 500 millions de dollars (364 millions d’euros) à cette occasion.

Cette introduction en Bourse devrait être la plus importante pour un éditeur de jeux vidéo depuis celle, en décembre 2011, de Zynga, le créateur de FarmVille et autres passe-temps pour accros à Facebook. Mais King espère bien ne pas suivre l’exemple de Zynga, dont les premiers pas à Wall Street avaient été très mitigés.

En apparence, la société irlandaise a tout pour attirer les investisseurs. Le créateur de "Candy Crush" a dégagé un bénéfice de 567 millions de dollars (413 millions d’euros) pour un chiffre d’affaires de 1,88 milliards de dollars (1,37 milliards d’euros) en 2013. La progression est impressionnante par rapport à 2012 : King n’avait alors généré "que" 7,8 millions de dollars (5,7 millions d’euros) de bénéfices.

Candy Crush et quoi d'autres ?

King peut aussi se targuer d’occuper les moments libres de 128 millions de joueurs chaque jour avec "Candy Crush" mais aussi Pet Rescue et Farm Heroes. Surtout, les jeux de la nouvelle coqueluche du secteur se pratiquent essentiellement sur smartphones et tablettes, deux plateformes qui ont le vent en poupe actuellement. Zynga n’avait pas cette chance : ses jeux sont accessibles quasi-exclusivement sur Facebook qui, fin 2011, était essentiellement consulté depuis les ordinateurs personnels.

Mais tout n’est pas rose non plus au royaume du bonbon irlandais. King a, en effet, une "Candy Crush dépendance" prononcée. Sans ce hit planétaire, la société n’aurait rien ou presque sur son compte en banque. Le jeu génère, en effet, 78 % des revenus de l’entreprise. En outre, le titre est gratuit et King souligne dans son dossier à la SEC que l’essentiel des revenus proviennent des 4 % de joueurs qui paient pour se procurer des bonus.

En clair, parier sur King lors de son introduction en bourse revient à miser sur le fait que "Candy Crush" ne va pas se faire détrôner par un autre jeu et que les plus accros des joueurs continueront à payer pour battre les records. Un risque dont la société est consciente : elle assure que l’argent qu’elle pourra lever lors de son arrivée au NYSE lui permettra de ne pas rater les opportunités futures. Les investisseurs sont priés de croire la société sur parole.