Le président François Hollande reçoit lundi, à l'Élysée, les patrons d'une trentaine de grandes entreprises étrangères, afin de leur vanter les mérites de la France et tenter de les convaincre d'y investir.
Après la Silicon Valley, l'Élysée. Le président François Hollande continue son opération séduction en direction du monde de l'entreprise en recevant, lundi 17 février, les grands patrons en France d'une trentaine de groupes internationaux.
Ce gratin du monde des affaires participera toute la matinée à un "conseil stratégique de l'attractivité". Outre le chef de l'exécutif, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, et neuf autres ministres, dont le patron de Bercy Pierre Moscovici, le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg et le chef de la diplomatie Laurent Fabius, vont tenter de convaincre ces patrons d'investir en France.
"C'est une réunion pour démontrer que la France est un pays attractif", a résumé le ministre de l'Économie Pierre Moscovici, jeudi 14 février, lors de la présentation de cette matinée d'étude. Cible de l'attention de l'exécutif français : des géants industriels comme le constructeur automobile Volvo, le groupe allemand Bosh ou encore des représentants de fonds souverains chinois ou des pays arabes.
Tout ce beau monde doit plancher sur trois thèmes : l'accessibilité du marché français pour les entreprises étrangères (démarches administratives pour les implantations), la fiscalité française (crédit d'impôt, taxation des entreprises) et le marché du travail.
Deux millions de salariés
Cette réunion apparaît comme la réponse du gouvernement à une lettre ouverte des responsables en France de grands groupes mondiaux - publiée en décembre dans le quotidien "Les Échos" - qui s'inquiètaient de la détérioration de l'image du pays à l'étranger. L'épisode de la fin de non-recevoir adressée par Arnaud Montebourg à Yahoo, qui cherchait à racheter Dailymotion, le concurrent français de YouTube, est souvent cité comme un exemple aux États-Unis d'un État français mettant des bâtons dans les roues des investisseurs étrangers.
Une image dont François Hollande veut se défaire. Elle cadre mal avec le "virage social démocrate" ou "social libéral" du pacte de responsabilité initié par le chef de l'exécutif, et qui doit se traduire par une baisse des charges pour les entreprises.
Surtout, le gouvernement est conscient de l'importance de l'investissement étranger en France. Deux millions de salariés travaillent, en effet, pour les 20 000 entreprises et filiales de groupes étrangers implantées en France, d'après les chiffres de l'Élysée. Problème : l'Hexagone est moins prisé qu'avant. En 2012, les implantations étrangères ont chuté de 12%, d'après le cabinet de conseil Ernst & Young. Il serait donc urgent pour l'Élysée de convaincre la trentaine de patrons, qui pèsent plus de 800 milliards d'euros. Et comme le rappelle Pierre Moscovici, "dans l'industrie, un investissement sur trois en France vient de l'étranger".