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L'infante Cristina devant la justice espagnole

La fille du roi Juan Carlos a été entendue par un juge samedi, dans le cadre d’une affaire de corruption. Une première en Espagne, où aucun membre de la famille royale n’a été jugé depuis l'instauration de la monarchie constitutionnelle.

Pour la première fois en Espagne depuis l'instauration de la monarchie constitutionnelle en 1975, un membre de la famille royale s'est présenté devant un juge, samedi 8 février. Entendue pour fraude fiscale et blanchiment d'argent pendant 7 heures, l'infante Cristina, fille cadette du roi Juan Carlos d'Espagne, a comparu devant un tribunal de Palma de Majorque dans le cadre d'une affaire de corruption. La princesse, âgée de 48 ans, est soupçonnée d'avoir eu recours à des fonds provenant de la société qu'elle dirige avec son époux, notamment pour refaire la décoration de sa villa à Barcelone.

Son mari, Iñaki Urdangarin, ancien international de handball, est lui aussi inculpé de détournement de fonds par le biais de sa fondation, Noos. Celle-ci a décroché des contrats publics d'un montant de six millions d'euros pour l'organisation de conférences sur le sport et l'économie. Le couple nie toute malversation.

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L'infante Cristina devant la justice espagnole

Le juge José Castro, qui enquête depuis trois ans sur cette affaire, avait estimé en avril dernier avoir établi la preuve de la complicité de Cristina dans les affaires de son époux. Mais la Haute Cour a abandonné le mois suivant les charges retenues contre elle, jugeant les éléments insuffisants.

Les Espagnols s'attendent à un jugement clément

L'infante et son avocat sont entendus à huis clos depuis 9 heures GMT. Après l'audience de samedi, le magistrat de Palma de Majorque pourrait prononcer formellement son inculpation et entamer des poursuites, mais la plupart des Espagnols s'attendent à un jugement clément.

"C'est un pays où la corruption est sans conséquences", déplore ainsi Maria Gomila, une étudiante de 18 ans, interrogée vendredi soir près du Palais de justice où des fonctionnaires manifestaient contre l'austérité et la "corruption institutionnalisée".

De nombreux scandales de corruption ont éclaté ces dernières années dans le pays, où la douloureuse cure d'austérité a fait grimper le chômage à 26 %.

Avec Reuters