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Après le coup d'État à Madagascar, la France appelle à préserver la démocratie et l'État de droit
"Il est aujourd'hui essentiel que la démocratie, les libertés fondamentales et l'État de droit soient scrupuleusement préservés" à Madagascar, a affirmé mercredi le Quai d'Orsay, après que les autorités militaires ont pris le pouvoir dans l'île par un coup d'État.
La base militaire malgache accueille le colonel Michael Randrianirina après qu'il a déclaré avoir pris le pouvoir à Madagascar, le 14 octobre 2025. © Zo Andrianfajy, Reuters

La France a appelé mercredi 15 octobre les autorités militaires qui ont pris le pouvoir à Madagascar par un coup d'État après plusieurs semaines de contestation populaire, à préserver la démocratie et l'État de droit, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

"Il est aujourd'hui essentiel que la démocratie, les libertés fondamentales et l'État de droit soient scrupuleusement préservés", a affirmé Paris, appelant "l'ensemble des acteurs concernés, institutionnels, politiques et sociaux, à faire preuve de responsabilité, de retenue et de dialogue".

"Il est de leur devoir de garantir un climat serein et respectueux, où chacun peut s'exprimer librement, sans crainte ni pression ou ingérence étrangère", a ajouté le Quai d'Orsay.

En outre, "les aspirations profondes du peuple malgache et en particulier celles de sa jeunesse, à une vie meilleure, plus juste et plus digne, doivent être pleinement entendues et prises en compte", a-t-il estimé, en précisant que la France "se tient disponible aux côtés des acteurs régionaux" pour la recherche d'une solution de sortie de crise.

Entendre "les aspirations du peuple malgache"

Mardi, des militaires qui s'étaient joints aux manifestants antigouvernementaux ont pris le pouvoir peu après la destitution par l'Assemblée nationale du président Andry Rajoelina, qui semble avoir fui la nation insulaire. Ils ont promis des élections d'ici deux ans.

Le mouvement de contestation né le 25 septembre, qui dénonçait au départ les coupures incessantes d'eau et d'électricité, s'est mué depuis en une contestation plus large du président Rajoelina et de son clan.

Au moins 22 personnes ont été tuées au début des manifestations et plus d'une centaine blessées, d'après un bilan des Nations unies, démenti par le chef de l'État malgache, qui avait évoqué 12 morts, tous "des pilleurs, des casseurs", selon lui.

L'une des manifestantes gravement blessée est en cours d'évacuation sanitaire vers la Réunion, a ajouté le Quai d'Orsay.

Son communiqué ne fait aucune mention du rôle éventuel de l'ancienne puissance coloniale dans l'exfiltration d'Andry Rajoelina, qui a quitté le pays "à bord d'un avion militaire français pour La Réunion, avant de partir vers une autre destination avec sa famille", d'après la radio RFI.

Lundi soir, Emmanuel Macron avait déjà refusé de confirmer cette information, se bornant à réclamer le respect de "l'ordre constitutionnel" et de "la continuité institutionnelle".

Avec AFP