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Mardi, l’ONU a donné mandat à une future force européenne, qui doit prêter main forte aux troupes françaises et africaines en Centrafrique. La présidente réclame une "opération de maintien de la paix" pour renforcer ce dispositif.
Alors que l’ONU a adopté mardi 28 janvier une résolution donnant mandat à la future force européenne en République centrafricaine, la nouvelle présidente de transition, Catherine Samba-Panza, a annoncé sur RTL qu’elle allait "demander une opération de maintien de la paix aux Nations unies" pour renforcer le dispositif militaire international, qu'elle juge insuffisant.
"Malgré la présence des éléments (français) de l'opération Sangaris et (africains) de la Misca, les exactions continuent aussi bien à Bangui qu'à l'intérieur du pays. Cela veut dire que ces troupes-là n'ont pas suffisamment d'hommes pour rétablir et assurer la sécurité des populations", a jugé Mme Samba Panza.
La présidente a fort à faire sur le front des violences interreligieuses et de la crise humanitaire sans précédent qui touche le pays, avec des centaines de milliers de déplacés, dont 400 000 à Bangui, soit la moitié de la population de la ville.
Les troupes européennes pourront user de la force
Plus tôt dans la journée, l'ONU a pris des engagements pour s’investir plus fermement en Centrafrique. Le Conseil de sécurité des Nations unies a autorisé une aide militaire européenne pour aider à rétablir l'ordre en Centrafrique. La résolution, proposée par la France et adoptée à l'unanimité par les 15 membres du Conseil, met sous mandat de l'ONU les quelque 500 soldats européens qui doivent prêter main forte aux 4 000 militaires africains de la Misca (force de l'Union africaine, censée passer à 6 000 hommes) et aux 1 600 soldats français de l'opération Sangaris déjà sur place.
À terme, l'ONU considère qu'il faudrait déployer plus de 10 000 Casques bleus pour sécuriser la RCA "car la situation est très, très grave et le pays immense", a expliqué l'ambassadeur français aux Nations unies, Gérard Araud. Il faudra une autre décision du Conseil pour déployer ces Casques bleus, ce qui prendra plusieurs mois. Pour l'instant, les soldats européens qui seront déployés en Centrafrique acquièrent le droit de "prendre toutes les mesures nécessaires" – c'est-à-dire faire usage de la force – pour se défendre et protéger les civils. Le Conseil avait accordé ce même mandat à la Misca et à l'armée française le 5 décembre.
La force européenne protégera l'aéroport de Bangui et les 100 000 civils qui y sont réfugiés ainsi que les convois humanitaires, a précisé à la presse Gérard Araud. Les soldats français seront ainsi "plus libres de se déployer à Bangui et dans le reste du pays".
itUn régime précis de sanctions
La résolution adoptée mardi menace également de sanctions ciblées (gel des avoirs et interdiction de voyager) "les individus ou entités (..) qui menacent la paix, la stabilité ou la sécurité en RCA (..), font obstacle au processus politique de transition, violent les droits de l'Homme, bloquent la distribution de l'aide humanitaire ou violent l'embargo sur les armes à destination de la Centrafrique instauré en décembre par le Conseil.
Enfin, cette résolution invite le gouvernement centrafricain à accélérer la transition politique en organisant des élections "dès que possible", "au plus tard en février 2015 et de préférence au second semestre 2014", et renforce les moyens du Bureau de l'ONU en RCA (Binuca) qui aidera à organiser les scrutins.
Avec AFP