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L’équipe de France de handball, championne olympique, affronte dans une affiche de rêve l’Espagne, championne du monde, en demi-finale de l’Euro-2014. Les Bleus visent au Danemark un troisième titre européen.

Championne d'Europe en 2006 et 2010, l’équipe de France de handball a l'occasion d'enrichir son incroyable palmarès déjà pourvu de quatre couronnes mondiales (1995, 2001, 2009, 2011) et de deux médailles d'or olympiques (2008, 2012).

Les Bleus ont jusqu'à présent réalisé un quasi sans-faute dans cet Euro danois en terminant premiers de leur poule, malgré une défaite, mercredi, face à la Suède (28-30), dans un match sans enjeu où l'effectif a beaucoup tourné. Deuxième de son groupe, la sélection ibérique n'a, elle aussi, subi qu'un seul revers, contre le Danemark (28-31).

Victorieuse à deux reprises du Mondial, en 2005 et l'an passé chez elle, l’Espagne n'a jamais été sacrée sur la scène continentale, après avoir échoué trois fois en finale, en 1996, 1998 et en 2006 contre la France (23-31). C'était, cette année-là, la première consécration de l'ère Claude Onesta, le sélectionneur français. Deux ans plus tard, le technicien et sa troupe, rebaptisée "Les Experts", atteignaient les cimes aux JO de Pékin pour débuter une razzia, stoppée en janvier 2012 à l'Euro en Serbie.

Attendue et étudiée sous toutes les coutures, l'équipe de France n'avait alors pas réussi à prolonger sa domination, ratant complètement cette compétition achevée à une très décevante onzième place. Les Bleus réaliseront toutefois un nouvel exploit en conservant leur titre olympique à Londres à l'été 2012, quelques mois avant d'être éliminés, sèchement, en quarts de finale du mondial espagnol par la Croatie (23-30).

"Des matchs très tendus et qui se jouent à pas grand-chose"

Chez eux, les Espagnols avaient survolé les débats, infligeant même une déculottée au Danemark en finale (35-19). "Ils ont surfé sur le Mondial. C'était l'équipe la plus mobilisée après les JO", fait valoir Claude Onesta. Selon le technicien toulousain, si son expérience est équivalente à celle de la France, la Roja présente un groupe "plus stable", car "moins soumis à la présence de novices" mis à part Gonzalo Perez de Vargas, 22 ans. Le jeune portier garde, avec Jose Manuel Sierra, les cages ibériques en l'absence du Barcelonais Arpad Sterbik, l'un des meilleurs au monde à ce poste.

La défaite subie face à la France en quarts de finale des JO de Londres (22-23) sur un but marqué à la dernière seconde par William Accambray risque de servir de motivation supplémentaire. "On va rencontrer une équipe très frustrée par rapport à ce que l'équipe de France lui a fait subir lors de ces dernières années et qui aura envie de se venger. Elle était déjà très forte mais il y aura aussi cette dimension mentale en plus", estime l'ailier gauche de Montpellier Michaël Guigou.

"C'est toujours des matchs très tendus et qui se jouent à pas grand-chose entre deux grandes équipes qui se valent et se connaissent bien", abonde le Dunkerquois Guillaume Joli, ancien joueur de Valladolid. Un vrai "duel de gladiateurs" pour Claude Onesta. "Cela se jouera sur peu de choses. Cette équipe a une culture tactique et défensive extrêmement solide. Elle a toujours les armes [pour l'emporter] et a été quasiment irréprochable dans cet Euro", estime pour sa part Cyril Dumoulin, qui garde les cages de l'équipe de France avec Thierry Omeyer.

"Le statut de l'Espagne, on s'en fout un peu. Tout ce que l'on veut, c'est jouer à fond. On s'est battu dans cet Euro. On a une chance de gagner une médaille ou le titre. On ne va pas s'arrêter là", assure enfin la star des Bleus Nikola Karabatic.

Avec AFP