L'UE a suspendu, lundi, une série de sanctions économiques contre l'Iran pour une durée de six mois, après que Téhéran a gelé ses activités d'enrichissement d'uranium à 20 %, conformément à l'accord conclu avec les grandes puissances.
Conformément à l'accord nucléaire conclu entre l'Iran et les grandes puissances, Téhéran a commencé à débrancher les assemblages des centrifugeuses permettant d’enrichir l’uranium à 20 % sur le site de Natanz, selon la télévision publique. En retour, l'Union européenne (UE) a suspendu, lundi 20 janvier et pour une durée de six mois, une série de sanctions économiques contre la République islamique. De son côté, Washington a également annoncé un assouplissement des sanctions américaines.
L'accord conclu le 24 novembre à Genève par Téhéran et les 5+1, (États-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne) prévoit en effet la limitation de l'enrichissement de l'uranium par Téhéran à de faibles niveaux. En contrepartie, les six puissances diplomatiques se sont engagées, sur une durée de six mois, à lever une partie de leurs sanctions équivalent à près de 7 milliards de dollars (plus de 5 milliards d'euros).
"Holocauste nucléaire"
L’accord prévoit notamment la fin des restrictions sur les exportations pétrochimiques, le commerce de l'or, l’arrêt des sanctions contre l'industrie automobile et le déblocage progressif de 4,2 milliards de dollars des avoirs iraniens gelés dans le monde. Les exportations de pétrole devraient, quant à elles, se maintenir à leur niveau actuel.
Pour une levée totale des sanctions, Téhéran devra accepter des restrictions plus importantes et permanentes de ses activités nucléaires.
Les tenants de la ligne dure en Iran, où le programme nucléaire est vu comme une source de fierté nationale, pourraient considérer ces exigences comme trop importantes. Dès lundi, le quotidien conservateur "Vatan-Emrouz" qualifiait les premières mesures d'"Holocauste nucléaire dans lequel la majorité des activités nucléaires de l'Iran seront stoppées".
La route sera "longue"
Le chemin à parcourir durant les six prochains mois est semé de nombreux écueils susceptibles d'enrayer le processus, à commencer par d'éventuelles nouvelles sanctions que déciderait le Congrès américain contre la République islamique.
Le président Barack Obama, qui essaie de persuader les élus américains de ne pas voter de nouvelles sanctions, a estimé en décembre à "50-50" les chances de conclure un accord. Une estimation jugée "extrêmement optimiste" par Mark Fitzpatrick, tandis que le président iranien, Hassan Rohani, a prévenu que la route vers un accord serait "longue".
L'enrichissement, effectué à l'aide de centrifugeuses, est au centre des inquiétudes de la communauté internationale, car un uranium hautement enrichi peut servir à la fabrication d'une bombe atomique, même si la République islamique a toujours nié vouloir se doter d'un arsenal nucléaire.
Avec Reuters