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Londres charge Veolia de détruire des produits chimiques syriens

Spécialisé dans le traitement des déchets dangereux, le français Veolia Environnement a été désigné par le gouvernement britannique pour détruire 150 tonnes de produits chimiques issus de l'arsenal syrien.

Dans le cadre de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU prévoyant le désarmement chimique de la Syrie, le groupe français Veolia Environnement a été retenu pour traiter 150 tonnes de produits chimiques en provenance de ce pays. Ce contrat lui a été attribué par le Royaume-Uni, qui a accepté le 20 décembre dernier qu'une partie de l'arsenal chimique syrien soit détruit sur son sol.

"Le lot de produits chimiques 'précurseurs B' sera traité, dans le respect des règles de sécurité en vigueur, à l'usine d'incinération Veolia de Ellesmere Port (Cheshire - Royaume Uni)", a confirmé Veolia dans un communiqué publié sur son site. "Les 'précurseurs B' sont des produits chimiques couramment utilisés dans l'industrie pharmaceutique, notamment au Royaume-Uni, et sont de même nature que les matériaux industriels standards traités en toute sécurité et de manière régulière à Ellesmere Port", précise l'entreprise française. Les "précurseurs B" ne peuvent en effet servir à des armes neurotoxiques qu'après avoir été mélangés à d'autres produits appelés "précurseurs A".

Retard dans le processus

Spécialisé dans le traitement des déchets dangereux, Veolia Environnement a tenu à rappeler que la sécurité sera maximale pour cette opération : "L'installation Veolia de Ellesmere Port a déjà fait l'objet d'inspections rigoureuses par les autorités compétentes. Les produits chimiques seront traités en conformité avec les exigences rigoureuses du permis environnemental strict de l'usine".

Le groupe n'a toutefois pas précisé les détails financiers de ce contrat, mais comme le souligne l'AFP, il "ne devrait pas être d'un montant économiquement significatif, dans cette usine qui incinère 100 000 tonnes de déchets par an".

Le premier chargement de matériel chimique a été évacué le 7 janvier de Syrie conformément à l'accord sur la destruction de l'arsenal chimique de Damas. Comme le prévoit le plan approuvé par le Conseil de sécurité de l'ONU, les composants chimiques doivent être rassemblés dans le port syrien de Lattaquié puis transportés jusqu'en Italie, dans le port de Gioia Taura en Calabre. Les armes chimiques syriennes doivent elles  être détruites à bord du MV Cape Ray, un navire américain spécialement équipé.

Du retard a toutefois été pris dans le processus de destruction des 1300 tonnes d'agents chimiques (chiffres fournis par Damas). Le transfert à l'étranger et l'élimination de ces derniers pourraient ne pas être terminés avant la fin du mois de juin, a ainsi indiqué Ahmet Uzumcu, le chef de l'agence de l'ONU chargée de superviser cette opération.

Avec AFP et Reuters