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Billet retour à Gaza

Gaza est une des zones les plus densément peuplées au monde. Depuis la dernière guerre avec l’État hébreu, l’enclave palestinienne poursuit péniblement sa reconstruction, avec en toile de fond une trêve précaire. Les effets du blocus, imposé par Israël, et de l’emprise du Hamas frappent durement la population. Pêcheurs, étudiants, restaurateurs... Tous aspirent à davantage de liberté. Ils nous font partager leurs frustrations, leurs peurs et leurs espoirs.

Aller ou retourner à Gaza, c'est souvent rencontrer des hommes et des femmes qui se sentent pris au piège entre deux ennemis : d’un côté Israël, de l’autre le Hamas, qui contrôle ce territoire palestinien depuis 2007.

Les étudiants de l'université publique Al-Aqsa, par exemple, n’ont qu’un seul rêve : partir aussi loin que possible de ce qu’ils dénoncent comme une double occupation, extérieure et intérieure. La première est imposée par l'État hébreu, qui contrôle tous les points de sortie de l'enclave palestinienne, à l'exception de celui qui la relie à l'Égypte. La deuxième fait référence à la mainmise étouffante du parti islamiste sur l’appareil d’État et la société gazaouie. Alors, ils étudient et apprennent des langues étrangères, espérant décrocher une hypothétique bourse, un visa qui leur permettrait de s'évader.

Le sentiment de liberté, c'est précisément ce à quoi goûtent les centaines de prisonniers palestiniens qui ont atterri à Gaza en 2011, en contrepartie de la libération du soldat Gilad Shalit, après cinq ans de détention. L'un d’eux nous ouvre les portes de son nouvel appartement. Il n'a pas perdu de temps depuis sa libération : il s’est marié et a eu un enfant. Il doit sa nouvelle vie aux islamistes du Hamas, donc pas question de les critiquer. Grâce à la cagnotte qui lui a été reversée à sa sortie de prison, il a pu ouvrir trois restaurants. Sa réussite est rare mais bien réelle.

Pourtant, ces signes extérieurs de richesse ne disent pas tout. Tous ses rêves sont loin d’être exaucés, mais ce n’est pas une raison pour cesser d’espérer. C’est le cas de ces pêcheurs confrontés au blocus israélien. Le capitaine du vieux chalutier sur lequel nous embarquons jure qu’il n’est pas près de raccrocher ses filets, malgré la menace permanente des tirs de sommation des soldats israéliens, qui contrôlent la zone de pêche.