Arrêtée dimanche dans le sud de l'Afghanistan, Spozhmai, âgée de 10 ans, affirme avoir été utilisée par son frère pour commettre un attentat suicide. Craignant pour sa sécurité, la fillette en appel au président Hamid Karzaï.
Âgée de seulement 10 ans, la petite fille actuellement détenue par les autorités afghanes de la province d’Helmand depuis dimanche, après une tentative ratée de faire exploser un barrage de police, demande la protection du président Hamid Karzaï.
Dans une interview accordée mercredi à l’agence Associated Press, l’enfant, qui dit s’appeler Spozhmai, a expliqué qu’elle avait peur de retourner dans sa famille. Selon elle, c’est son frère qui l’a forcé à préparer un attentat suicide: "Si j’y retourne, ils me feront la même chose. Ils me feront porter de nouveau une veste avec des explosifs. Je ne retournerai pas là-bas. Dieu ne m’a pas créé pour faire de moi une kamikaze".
Un porte-parole du gouverneur de la province d’Helmand a déclaré que cette affaire était prise "très au sérieux" : "Nous avons arrêté le père et après lui avoir parlé nous vous donnerons plus de détails".
Comme l’explique le site de CNN, ce recours à une petite fille comme martyre par les Taliban est une "première", mais "il représente l’un des derniers développements d’une longue série d’utilisations des enfants par des groupes terroristes". La chaîne américaine rappelle qu’en juin 2007, dans la province de Ghazni en Afghanistan, les Taliban avaient essayé de convaincre un petit garçon de six ans de devenir un kamikaze en lui expliquant qu’il verrait "des fleurs et de la nourriture lorsqu’il appuierait sur le bouton". Au dernier moment, l’enfant avait hésité et demandé de l’aide à des soldats qui avaient désactivé la charge.
Concernant Spozhmai, les Taliban ont rapidement réagi dans un communiqué en niant toute implication. Un porte-parole de l’organisation terroriste, Qari Yousef Ahamdi, a répondu qu’il s’agissait d’une action de propagande du gouvernement : "Nous ne faisons jamais ce genre de choses, spécialement avec des petites filles".
Avec AP