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L’équipe de France de handball va participer du 12 au 26 janvier au championnat d’Europe au Danemark. En reconstruction et auteurs de prestations mitigées, les Bleus abordent l’Euro prudemment comme l’explique à FRANCE 24 l’entraîneur Claude Onesta.

"L’ère des Experts est terminée !" Le capitaine de l’équipe de France de handball Jérôme Fernandez ne se voilait pas la face en se confiant en octobre dernier à FRANCE 24. L’homme de toutes les conquêtes (double champion olympique 2008 et 2012, triple champion du monde 2001, 2009, 2011 et double champion d’Europe 2006 et 2010) était bien conscient que la suprématie planétaire de l’équipe de France était terminée.

"C’est sûr, on est un peu moins fort, reconnaissait justement Michaël Guigou au micro de FRANCE 24 le 5 janvier dernier. On a perdu les frères Gille [Guillaume et Bertrand, NDLR], Didier Dinart en défense et on n’a pas Thierry Omeyer dans les buts."

Après deux prestations décevantes à l’Euro-2012 (11e) et au Mondial-2013 (6e), l’ère est désormais à la reconstruction pour les Bleus qui vont disputer l’Euro-2014 au Danemark (12 au 26 janvier). Une compétition que l’équipe de Claude Onesta aborde "en position d’outsider", elle qui est opposée au premier tour à la Russie, la Pologne et la Serbie.

Comment abordez-vous le championnat d’Europe au Danemark ?

Claude Onesta : La France va se présenter en position d’outsider. L’addition de nos joueurs et de leurs performances n’est pas une garantie de réussite aujourd’hui. On a une équipe potentiellement capable de battre n’importe qui, mais également capable de perdre contre des équipes qui ne sont pas les meilleures. On est en reconstruction.

Ce rôle d’outsider n’est pas habituel pour cette équipe de France...

C.O. : Un rôle d’outsider, cela se construit. On n’est pas en attente, mais à l’initiative, notamment dans le début des matchs où l’on doit être chargé d’agressivité, de détermination. Par moment, j’ai l’impression que l’on continue de commencer nos matchs comme une équipe pleine de maîtrise. Sauf que la marge que l’on avait à une période et qui nous permettait d’aborder nos matchs comme cela, on ne l’a plus. Les joueurs ont tendance à se reposer sur le niveau passé. On ne joue pas une compétition avec une carte de visite. Mon rôle, c’est de bousculer tout cela.

Un rôle qui semble loin d’être évident…

C. O. : C’est bien que les joueurs disent qu’ils veulent être champions d’Europe, mais on ne peut pas se comporter en tant qu’outsider comme lorsque l’on était légitimement favori. Les cadres doivent le comprendre. Il faut une remise en question. C’est sur quoi je travaille. Mon boulot est plus en dehors du terrain que sur le terrain. J’ai des adjoints qui gèrent la partie technique, moi, ce qui m’appartient, c’est le lien, la dimension personnelle en dehors du terrain. Eviter notamment qu’un joueur se mente et qu’il finisse par être un problème pour les autres. Il faut y aller avec précaution car parfois les egos font que… mais c’est normal. Mon rôle, c’est de bien connaitre les individus. Il n’y a rien de pire que quelqu’un qui n’est pas performant et qui n’utilise pas les bons ressorts pour le redevenir. Quand tu commences à douter de l’engagement et de l’honnêteté de ton voisin, tu perds l’harmonie.

Quel est votre objectif dans cet Euro ?

C.O. : Réaliser la meilleure performance ! Je ne me fixe pas d’objectif particulier. On espère passer le premier tour, si ce n’était pas le cas, cela serait vécu comme une souffrance et un échec. Mais au-delà du premier tour, je ne sais pas.

Quels sont vos favoris pour cette compétition ?

C. O. : Le Danemark est positionné comme le grand favori. D’abord car c’est l’équipe la mieux construite aujourd’hui et ensuite car elle va bénéficier du statut d’organisateur. L’Espagne et la Croatie sont également des valeurs sûres. Nous on se situe dans un deuxième groupe de prétendants avec la Serbie, la Pologne, la Suède… Mais on compte bien surprendre ceux qui nous auraient mis trop vite de côté.

VIDEO - Présentation du championnat d'Europe de handball 2014 au Danemark