
Une base des Nations unies à Akobo, au Soudan du Sud, a été attaquée jeudi par des jeunes gens de l'ethnie Lou Nuer. Si elle ne peut pas fournir de bilan des victimes, l’ONU reste sans nouvelles de trois Casques bleus indiens de la Minuss.
L'entrée d'une base des Nations unies au Soudan du Sud a été forcée, jeudi 19 décembre, dans l'État de Jonglei, dans l'est du pays, a annoncé l'ONU, alors que de violents affrontements opposent différentes ethnies depuis dimanche dernier.
L’attaque, qui s'est produite dans la base d'Akobo, où des civils s'étaient réfugiés, a été menée par de jeunes membres de Lou Nuer, une ethnie dont est issue la majorité des partisans de l’ancien vice-président Riek Machar. "Il y a eu des combats" et l'ONU "craint des morts mais ne peut pas confirmer ni qui, ni combien" pour le moment, a précisé le porte-parole adjoint de l'ONU, Farhan Haq.
Les Nations unies ont précisé que trois Casques bleus indiens de la Mission de l'ONU au Soudan du Sud (Minuss) étaient pour l'heure portés disparus.
Farhan Haq a par ailleurs fait état "d'informations non confirmées" sur la mort de plusieurs étudiants, tués par les forces de sécurité à l'université de Juba, la capitale. Plusieurs centaines d'étudiants se trouvent toujours sur le campus de l'université et ont demandé la protection de la Minuss. De 2 500 à 5 000 civils ont eux aussi demandé à être placés sous protection onusienne dans un autre quartier de la ville, a indiqué Farhan Haq.
L’ONU "très inquiète" de la situation
Le secrétaire général adjoint de l'ONU, Jan Eliasson, a condamné l'attaque d'Akobo, se disant "très inquiet" de la dégradation de la situation dans l'État de Jonglei. "Il faut que les dirigeants sud-soudanais appellent au calme et à la suspension des hostilités", a-t-il déclaré à la presse, soulignant la nécessité d'un "dialogue politique".
Le Soudan du Sud est en proie à d'importantes tensions politiques depuis juillet et le limogeage du vice-président Riek Machar, par le président Salva Kiir, dont il est le principal adversaire politique. Depuis dimanche, des combats opposant des forces fidèles aux deux rivaux ont fait plus de 500 morts et 800 blessés, selon l'ONU.
Avec AFP