Hunter Yelton a été renvoyé temporairement de son école qui l’accuse de harcèlement sexuel. Son crime : avoir fait, à 6 ans, un baisemain à une autre élève sans son consentement.
Il ne fait pas bon être un gentleman en herbe dans le Colorado. À seulement six ans, Hunter Yelton a été exclu temporairement de son école en début de semaine pour avoir donné un baiser sur la main de l’une de ses camarades de classe. La direction de l’établissement a également décidé de notifier l’incident dans le dossier scolaire du jeune garçon en le rendant coupable de harcèlement sexuel.
Un terme totalement déplacé pour Jennifer Saunders, la mère de Hunter Yelton qui s’est confiée au micro de KRDO, une chaîne locale affiliée à CNN. Elle se dit “outrée” par cette mesure “extrême qui n’a pas lieu d’être pour un garçon de 6 ans.” Elle s’inquiète des conséquences que l’affaire pourrait avoir sur son fils. “Il se met à me poser des questions sur le sexe qui ne lui traversaient pas l’esprit”, explique-t-elle. Le petit Hunter, quant à lui, a répété qu’il était “désolé” d’avoir causé du tort, assurant qu’il faisait son possible pour être un bon élève. “J’ai juste beaucoup d’énergie comme tous les garçons de 6 ans”, a-t-il déclaré avec une surprenante maturité.
Ce n’est pas la première fois que le jeune Hunter se fait réprimander par son école. Il y a peu, il était exclu pour son comportement turbulent et pour avoir embrassé la même fillette, sur la joue, cette fois-ci. Jennifer Saunders assure qu’elle travaille avec son fils pour qu’il fasse des efforts mais que Hunter et la fillette se qualifiaient eux-mêmes “d’amoureux”.
Elle-même institutrice, la mère de la petite, pour sa part, a soutenu la décision de l’école en martelant que sa fille n’avait aucunement donné la permission d’être touchée de la sorte. Elle aussi craint des répercussions psychologiques sur sa fille.
Sanction allégée
Mais à en juger par le flot de commentaires dans les médias et sur les réseaux sociaux, l’opinion publique américaine semble pencher en faveur du petit Hunter. Rapidement médiatisée, l’affaire a suscité un vrai tollé ces derniers jours à travers les États-Unis, où de nombreux parents ont tenu à manifester leur soutien au jeune garçon, jugé trop jeune pour comprendre le sens et la portée de son acte.
Devant tant de pression, l’école a finalement fait marche arrière jeudi 12 décembre. Après avoir rencontré les deux parties, Robin Gooldy le responsable pédagogique du district regroupant plusieurs écoles du secteur [Cañon City Schools] a décidé de faire disparaître la mention “harcèlement sexuel” de son dossier. L’incident a été reclassé dans la catégorie “mauvaise conduite”, et après deux jours à la maison, Hunter a pu reprendre le chemin de l’école.
“Notre intérêt à tous est de faire en sorte que ce type de comportement cesse, car il ne s’agit pas que du comportement d’un élève indiscipliné. Il s’agit également de prendre en compte celle qui a reçu ces avances non désirées. Il faut penser aux deux élèves”, a indiqué Robin Gooldy. Si l’histoire se termine bien pour Hunter, ce genre d’affaires n’est pas un cas isolé dans une Amérique procédurière, où le harcèlement - sexuel et moral - est sévèrement puni. Par peur d’un procès, les établissements scolaires appliquent une tolérance zéro et un respect à la lettre du règlement intérieur, quitte à devenir de véritables temples du puritanisme.