Depuis lundi la justice russe a accordé la libération sous caution à 19 militants de Greenpeace, sur les 30 membres arrêtés en septembre lors d'une action contre une plate-forme pétrolière et inculpés de vandalisme.
La justice russe a accordé la liberté sous caution à huit militants de Greenpeace supplémentaires, mercredi 21 novembre, dont le capitaine américain du navire à bord duquel les écologistes avaient protesté en septembre contre les forages pétroliers russes dans l'Arctique.
À Saint-Pétersbourg, où les 28 activistes et deux journalistes qui se trouvaient à bord du navire ont été transférés, les tribunaux ont à ce jour accordé la liberté sous caution à 19 personnes sur les 30.
Une première militante de Greenpeace, la Brésilienne Ana Paula Alminhana Maciel, est sortie de prison mercredi, après que la justice russe a permis sa libération sous caution, tout comme pour 18 autres militants qui attendent d'être relâchés.
L'ONG a diffusé une photographie de la jeune femme, souriante et tenant une pancarte où il était écrit "Sauvons l'Arctique", à sa sortie.
Les membres d'équipage bénéficiant de cette mesure doivent chacun verser une caution de 2 millions de roubles (45 000 euros) avant d'être libérés.
Les avocats des militants ont dit ignorer si leurs clients seraient par la suite libres de rentrer chez eux, leur passeport ayant été confisqué au moment de leur arrestation.
Selon la législation russe, ils pourraient aussi bien être assignés à résidence, par exemple dans un hôtel, ou leurs déplacements être restreints à la ville de Saint-Pétersbourg. C'est là que les 30 membres d'équipage de l'Arctic Sunrise ont récemment été transférés, après avoir d'abord été incarcérés à Mourmansk, un port russe sur la mer de Barents.
L'affaire n'est pas finie
Greenpeace a indiqué sur son compte Twitter se réjouir de ces nouvelles, tout en soulignant que l'affaire "n'est pas finie".
"Les détenus ne seront pas libres tant qu'ils ne seront pas rentrés à la maison auprès de leur famille", a souligné Greenpeace dans un communiqué.
"Ils sont toujours inculpés d'au moins un crime très grave et, s'ils sont condamnés, risquent des années de prison", a poursuivi l'ONG écologiste.
Les 30 membres de l'équipage ont été inculpés de "piraterie", puis, fin octobre, d'"hooliganisme". Le 18 septembre, certains d'entre eux avaient tenté d'escalader la plate-forme pétrolière russe Prirazlomnaïa dans l'Arctique, appartenant géant russe Gazprom. Leur navire avait été arraisonné par un commando héliporté.
Il n'a pas été clairement dit si la première accusation, passible de 15 ans de prison maximum, avait été levée, la seconde pouvant quant à elle entraîner une peine allant jusqu'à sept ans.
"Free Colin"
Jusqu'à présent, un seul militant, l'Australien Colin Russell, a vu sa détention provisoire prolongée de trois mois, jusqu'au 24 février.
Le traitement réservé à l'Australien Colin Russell, technicien radio, maintenu en détention, a par ailleurs soulevé de nombreuses questions.
L'ambassadeur d'Australie en Russie, Paul Myler, a indiqué sur Twitter qu'il se rendait au ministère russe des Affaires étrangères à Moscou pour demander des explications.
"On ne comprend pas pourquoi un technicien radio est traité différemment du reste de l'équipage", a-t-il écrit.
Le Tribunal international du droit de la mer (TIDM), saisi par les Pays-Bas, où l'Arctic Sunrise est immatriculé, pourrait rendre son verdict vendredi.
Avec dépêches AFP et REUTERS