Deux jours après l'assassinat des envoyés spéciaux de RFI dans le nord-est du Mali, leurs dépouilles, acheminées dans la capitale malienne, doivent être rapatriées en France tôt mardi matin. Une marche blanche a été organisée lundi à Bamako.
"Personne ne réussira à tuer les consciences du monde… les journalistes", pouvait-on lire sur la bannière ouvrant la marche silencieuse, organisée lundi 4 novembre dans les rues de Bamako. Derrière la banderole, des centaines de journalistes maliens, bouleversés par l’assassinat de deux de leurs confrères de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, samedi, à Kidal.
it"Une marche très émouvante" (Marie-Christine Saragosse)
Dans la manifestation, une sourde colère et un sentiment de révolte dominaient. "RFI, c’est comme une radio africaine", assure un journaliste malien. La radio est très écoutée en Afrique, particulièrement au Mali, comme en témoignent les nombreux hommages envoyés à RFI.
Parmi les manifestants se tenaient plusieurs membres de la direction de la radio venus de Paris, dont Marie-Christine Saragosse, PDG de France Médias Monde. "De savoir que tous les journalistes maliens sont à nos côtés, c’est un réconfort et ça donne du sens […] au travail de nos collègues et on n’abandonnera pas", a-t-elle déclaré, visiblement émue.
Plus tard dans la journée, une courte cérémonie a été organisée à l’aéroport, devant les deux cercueils posés sur des brancards. Les membres de la direction de RFI et Marie-Christine Saragosse se sont recueillis quelques instants devant chacun des corps. Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, a remis, à titre posthume, les insignes de Chevalier de la légion d'honneur malienne aux deux reporters assassinés.
Leurs corps, ramenés dimanche à Bamako, doivent quitter le Mali lundi soir par un vol régulier qui arrivera mardi matin à Paris.