Le général des renseignements militaires syriens Jameh Jameh a été tué, jeudi, dans l'est de la Syrie. Pendant l'occupation syrienne du Liban (1976-2005), il était responsable d'un centre de torture à Beyrouth.
Le général des renseignements militaires syriens Jameh Jameh a été tué, jeudi 17 octobre, dans l'est de la Syrie. "Le général Jameh Jameh est tombé en martyr à Deir Ezzor alors qu'il effectuait son devoir national", a sobrement rapporté la télévision d'État syrienne qui n'a pas précisé les circonstances de sa mort.
Selon Rami Abdel Rahmane, le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), les premières informations laissent penser que le haut gradé, né en 1956, a été tué par un tir de sniper dans le quartier de Rashdiya, dans Deir Ezzor où s'affrontent les rebelles et les troupes du régime de Bachar al-Assad. Mais selon des forums djihadistes, il a été tué dans des affrontements avec des djihadistes.
De son côté, son cousin Haitham Jameh a annoncé sur les antennes de la télévision libanaise al-Mayadeen TV que le général avait été tué par une bombe, alors qu’il menait avec ses troupes une opération à Deir Ezzor.
Un héros pour Damas, un bourreau pour Beyrouth
L'homme était originaire de Jableg, dans la province de Lattaquié, bastion de la famille Assad. Sa disparition est une lourde perte pour le régime syrien, la plus importante depuis l’attentat à Damas de juillet 2012, qui avait décapité l’appareil sécuritaire du pays.
L’annonce de sa mort a sans doute réveillé quelques douloureux souvenirs au Liban. Et pour cause, Jameh Jameh était une des figures de l’occupation syrienne du pays du Cèdre entre 1976 et 2005. Ce haut responsable des "Moukhabarats syriens", terme général désignant l’ensemble des différents services de renseignements, était en charge de l’immeuble du "Beau Rivage" à Beyrouth, l'un des endroits les plus redoutés de la capitale libanaise pendant l’occupation. Ce centre de détention et de torture des forces d’occupation syriennes était connu pour ses cachots larges de 80 cm et longs de 1,50 m, situés dans le sous-sol de l’immeuble.
En sa qualité de responsable des renseignements syriens de la capitale libanaise, Jameh Jameh avait été interrogé dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat de l'ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri en février 2005. Il avait été, dans la foulée, placé par Washington sur la liste noire des personnes soupçonnées de déstabiliser le pays du Cèdre.
Avec dépêches