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Baba Amr et Zahra, les deux quartiers ennemis de la ville de Homs

Un an et demi après les féroces combats qui ont opposé l'armée syrienne et les rebelles, la ville de Homs est coupée en deux. D'un côté, le quartier sunnite de Baba Amr, abandonné par ses habitants, de l'autre Zahra l'alaouite, où la vie continue.

Dernier barrage avant Baba Amr. Au plus fort des combats, cette avenue avait été rebaptisée "route des snipers". En mars 2012, au terme d’un mois de pilonnage intensif, l’armée syrienne s’emparait de ce bastion rebelle de la ville de Homs, au centre de la Syrie. Ahed, officier dans les forces spéciales, a participé à la bataille finale.

"Les groupés armés s’étaient retranchés de ce côté pour fuir les militaires, qui avançaient par ici", raconte l'officier, en montrant des bâtiments en ruine,en partie détruits. "Les combats étaient très durs. Ils utilisaient toutes sortes d’armes lourdes".

Il y a quatre mois, ce jeune officier alaouite a perdu son père, tué au combat lors du siège de Qousseir. Dévoué corps et âme à la cause loyaliste, il veut croire à un retour à la normale, malgré l’état du quartier.

"Que tous ceux qui veulent rentrer chez eux le fassent", poursuit Ahed. "Leurs maisons sont toujours là. Ils peuvent revenir et vivre dignement. L’armée syrienne leur apportera de l’eau, de la nourriture et tout ce dont ils ont besoin".

Un appel resté jusqu’ici lettre morte. Baba Amr la sunnite a des allures de ville-fantôme. À Homs, le nombre d’habitants a été divisé par cinq depuis le début de la crise. La population restante se concentre dans les quartiers loyalistes protégés par l’armée.

Zahra, le quartier alaouite où la vie continue

Dans le quartier à majorité alaouite de Zahra, les habitants ont érigé un mur pour se protéger des tirs des snipers. Malgré cela, les rebelles, qui se trouvent à moins de deux kilomètres, parviennent encore sporadiquement à atteindre le quartier.

"Ici c’est l’impact de balle d’un tir de sniper. Ils visent ceux qui viennent faire leur courses", montre Alexander Hussein el-Qassem, employé dans un magasin, situé non loin du mur. "Avant, quand les gens voulaient traverser la rue, on accrochait des rideaux en tissus pour les protéger", se souvient-il. "Mais les snipers voyaient leur ombre et pouvaient les atteindre. Maintenant, avec le mur, les gens peuvent passer. Mais ça ne règle pas le problème des roquettes. Hier quatre roquettes sont tombées sur le quartier d’Arman et il y a eu des morts et des blessés".

Une fois la nuit tombée les combats reprennent dans les faubourgs ouest de Homs. Même l’appel des muezzins ne suffit pas à faire taire les armes.