Selon The Guardian, la NSA aurait fourni à Israël des millions de données interceptées. Un échange qui, selon le journal, aurait violé les lois sur les libertés publiques et la protection de la vie privée de citoyens américains.
Le scandale Prism serait-il en train de prendre encore plus d'ampleur? Le quotidien britannique The Guardian a ainsi révélé, mercredi 11 septembre, que la NSA, l'agence de renseignement américaine, transmettrait à Israël ses données, issues de communications ou de courriels interceptés.
Si la pratique d'échanges de renseignements entre services alliés est courante, il est bien plus rare que ces renseignements soient des données "brutes", qui ne sont pas auparavant analysées.
Violations de la vie privée
Or, d'après un protocole d'accord entre la NSA et son homologue israélienne de l'ISNU, fourni au Guardian par l'ex-consultant Edward Snowden, l'agence américaine transmet directement à cette dernière une partie des courriels et autres millions de conversations téléphoniques qu'elle intercepte. La NSA prend ainsi le risque de communiquer des informations sur des Américains et de violer ainsi leur vie privée.
Officiellement, la loi américaine encadre les activités de la NSA, lui interdisant de collecter les données de communications des citoyens américains ou des étrangers installés légalement sur son sol, sauf motif valable.
Mais les révélations depuis juin de l'ex-consultant de l'agence américaine Edward Snowden ont montré que cette collecte est si vaste, qu'elle a à de nombreuses reprises concerné des citoyens américains, violant les lois sur les libertés publiques et la protection de la vie privée.
Partage d'information "mutuellement bénéfique"
Le document de cinq pages, transmis par Snowden au quotidien, n'est pas daté mais remonterait à mars 2009, selon le quotidien.
Il ne précise pas non plus si le tribunal secret chargé de superviser les activités de la NSA, la Foreign Intelligence Surveillance Court (FISC), a donné son accord pour partager ces interceptions avec un service étranger.
Sollicité par l'AFP, un porte-parole de la NSA n'a pas souhaité commenter les informations révélées par le Guardian mais souligné dans un courriel que la coopération avec les services étrangers était "mutuellement bénéfique".
"La NSA ne peut cependant pas utiliser ces relations pour contourner les restrictions légales américaines. À chaque fois que nous partageons des renseignements, nous respectons les règles applicables, y compris celles protégeant les informations sur les citoyens américains" et ceux qui résident sur le sol américain, a-t-il plaidé.
Avec dépêches