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Après un nouveau blocage à l'ONU, le président des États-Unis dit n'avoir "pas encore pris de décision" sur une éventuelle intervention en Syrie, malgré la conviction de Washington que Damas est responsable de l'attaque chimique du 21 août.

Barack Obama semble vouloir temporiser sur le dossier syrien après l'escalade diplomatique des derniers jours. S'exprimant au lendemain d'une réunion du Conseil de sécurité qui s'est une nouvelle fois soldée par un blocage diplomatique, le président américain a affirmé ne pas avoir pris de décision sur une éventuelle intervention en Syrie.

Dans un entretien à la télévision publique PBS, Barack Obama a toutefois écarté un "engagement direct militaire" de son pays dans la guerre civile syrienne et a précisé que si d'éventuelles frappes étaient finalement décidées, elles seraient "limitées" et se résumeraient à un "coup de semonce" destiné à convaincre le président syrien Bachar al-Assad de ne pas mener d'assaut aux armes chimiques. "Si nous envoyons un coup de semonce pour dire 'arrêtez', nous pouvons avoir un impact positif sur notre sécurité nationale à long terme", a ainsi argumenté le président.

Washington est certain que le régime de Bachar al-Assad est responsable de l'attaque chimique du 21 août. Selon le magazine "Foreign Policy", la conviction américaine se base sur des conversations téléphoniques interceptées entre un responsable du ministère syrien de la Défense et le chef de l'unité des armes chimiques.

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"Je n'ai pas encore pris de décision", affirme Barack Obama

Londres souhaite attendre le rapport des experts de l'ONU

De son côté, Londres a également fait un pas en arrière mercredi 28 août en estimant que le Conseil de sécurité de l'ONU devant avoir la possibilité d'examiner les résultats de l'enquête des inspecteurs dépêchés à Damas avant de se prononcer sur une action militaire. Cette reculade des Britanniques, auparavant en faveur d'une action rapide, s'explique notamment par la pression subie par le Premier ministre David Cameron face à l'opposition travailliste et à des membres du Parti conservateur, qui sont réticents à s'engager dans l'immédiat dans une intervention.

La nouvelle ligne britannique éloigne d'autant plus la perspective d'une participation à une intervention militaire que Ban Ki-moon, secrétaire général des Nations unies, a estimé mercredi qu'il faudrait encore quatre jours aux experts pour mener à bien leurs travaux sur place. Ces derniers ont mené mercredi leur deuxième visite sur l'un des sites attaqués et effectué des prélèvements sanguins, d'urine et de cheveux auprès de victimes.

En Syrie, face aux menaces occidentales, l'armée a commencé à se repositionner ces dernières 48 heures, notamment à Damas, Homs et Hama, avec "des dizaines de sièges de commandement militaire et de commandement de brigades évacués pour se replacer ailleurs", selon une ONG syrienne.

Avec dépêches