Le soldat américain Bradley Manning, accusé d'être à l'origine de la divulgation d'une masse d'informations confidentielles dans le cadre de l'affaire WikiLeaks, a été condamné mercredi à 35 ans de prison par la cour martiale.
Après deux mois et demi de procès en cour martiale, le soldat Bradley Manning, reconnu coupable de la divulgation de quelque 700 000 documents confidentiels au site internet WikiLeaks a écopé mercredi de 35 ans de prison.
Le gouvernement américain avait requis, lundi 19 août, 60 ans de détention à l’encontre du jeune homme de 25 ans.
Le procureur militaire Joe Morrow avait ainsi demandé à la juge Denise Lind "d'envoyer un message à tous les soldats qui envisageraient de voler des informations classifiées", en envoyant le jeune Américain pendant six décennies derrière les barreaux et en lui infligeant une peine de 100 000 dollars d'amende.
"Nous devons nous assurer que nous ne verrons plus jamais un tel cirque", avait souligné le procureur, convaincu que la "trahison" du soldat, un "initié déterminé à exploiter les failles d'un système imparfait", avait durablement endommagé les relations diplomatiques des États-Unis.
Manning regrette d'avoir blessé son pays
Le soldat de première classe de l'US Army a bien reconnu avoir transmis cette masse de documents confidentiels à WikiLeaks, qui les a publiés en 2010. Manning a plaidé coupable pour une dizaine de charges, mais la juge Denise Lind l'a reconnu coupable en outre de faits d'espionnage et de fraude. Il a lui-même regretté la semaine dernière "avoir fait du mal aux gens et aux États-Unis".
"À ce moment-là, il croyait vraiment et sincèrement que ces informations feraient la différence, et il ne pensait pas qu'elles nuiraient aux États-Unis", avait ainsi plaidé l'avocat civil. "Il pensait profondément que cela pourrait mettre un terme aux guerres en Irak et en Afghanistan, aussi naïve que puisse être sa position, elle était sincère".
Avec dépêches