Au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle malienne marqué par une participation importante, le dépouillement a débuté. Des premiers résultats non officiels donnaient une nette avance à l'un des favoris, Ibrahim Boubacar Keïta.
Les derniers bureaux de vote de Bamako ont fermé dimanche 28 juillet vers 22 heures, au lendemain d'un scrutin présidentiel censé rétablir une certaine stabilité après seize mois de crise politique et militaire.
Le dépouillement a commencé et les résultats provisoires sont attendus mardi. Des observateurs nationaux indépendants ont constaté "une grande mobilisation des électeurs", surtout dans le Sud où se trouve Bamako. Un second tour aura lieu le 11 août si aucun candidat ne passe la barre des 50 % des voix.
Dès dimanche soir, des premiers résultats collectés par des journalistes maliens dans des bureaux de vote à travers le pays donnaient une nette avance à l'un des favoris, Ibrahim Boubacar Keita, dit IBK.
"IBK, l'homme qu'il nous faut"
Dès que ces informations - résultats non officiels - ont été diffusées par les radios locales, des milliers de partisans d'IBK se sont rendus au quartier général de son parti, le Rassemblement pour le Mali (RPM) et à son domicile de Bamako, fous de joie. Tous scandaient "IBK, l'homme qu'il nous faut". "C'est le peuple qui a parlé!", hurlait l'un d'eux. Ibrahim Boubacar Keita, ex-Premier ministre, cacique de la vie politique malienne, est l'un des deux grands favoris du scrutin avec Soumaïla Cissé, 63 ans, ancien ministre des Finances et ex-président de la Commission de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (Uémoa).
Après avoir voté à Bamako, entouré d'une cohorte de partisans, Ibrahim Boubacar Keïta a affirmé qu'après cette élection, "seul le Mali sera gagnant" pour "oublier le cauchemar" qu'il vient de vivre. "Aujourd'hui, il faut tourner la page", a de son côté déclaré Soumaïla Cissé en votant dans la capitale. "Il faut retourner dans le calme à des institutions républicaines."
"Meilleur scrutin depuis 1960"
Le président par intérim, Dioncounda Traoré, qui ne se présentait pas, a affirmé en votant que c'était "le meilleur scrutin" que le Mali ait organisé depuis son indépendance de la France en 1960.
Avec cette élection, le Mali espère tourner la page du coup d'État de mars 2012 et de l'occupation du nord du pays par les islamistes radicaux, qui a pris fin avec l'intervention de l'armée française en janvier.
(Avec dépêches)