
Dans la revue de presse française, ce jeudi, une enquête sur la fortune de Bernard Tapie, un reportage sur des anciens frigos de viande squattés pendant deux ans par des demandeurs d’asile, la montée de l'antisémitisme qui inquiète la communauté juive de Turquie, enfin, le nombre de bacheliers qui devraient à nouveau battre un record cette année.
Ce matin, les journaux s’intéressent de nouveau à Bernard Tapie, au moment où ses biens sont saisis par la justice après sa mise en examen pour escroquerie en bande organisée.
La photo d’un Bernard Tapie aux multiples visages comme sa fortune disséminée dans plus pays est en Une de Libération qui titre "Tapie, sa vraie fortune".
Libération l’estime à environ 300 millions d’euros. Depuis l’arbitrage de 2008, l’homme d’affaires a dépensé sans compter, explique Libération. Il s’est acheté une somptueuse villa de 500m2 à St Tropez, un jet privé Bombardier, un yacht. Des biens qu’il pourrait cependant perdre à cause de la saisie judiciaire qui pourrait faire voler en éclat le montage financier créé pour les acquérir. La plus grosse partie de la fortune de Bernard Tapie se trouve en effet en Belgique, derrière un holding. Les biens eux ont été achetés grâce à des emprunts par diverses sociétés, certaines basées au Luxembourg ou également en Belgique. Des sociétés déficitaires (ce qui leur permet de ne pas payer d’impôts, c’est classique) et dont la survie était assurée par le holding. Seulement maintenant que le holding a été saisi, l’ensemble du montage financier pourrait s’écrouler. De quoi se demander, comme 20 Minutes, si Bernard Tapie n’est pas "à poil".
Parallèlement, on en sait désormais un peu plus sur ce qu’a dit l’homme d’affaires aux juges. Et ce grâce à Mediapart qui s’est procuré les PV d’auditions de Bernard Tapie lors de sa garde à vue. En réalité, on n'apprend pas grand-chose. L’ancien ministre s’est surtout tue ou a évité les questions des policiers. Très souvent, il a affirmé ne pas se souvenirs des rendez vous évoqués par les enquêteurs.
Des enquêteurs qui pourraient désormais interroger Claude Guéant. C’est en tout cas ce à quoi s’attendent les avocats de l’ancien directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy qui tablent sur une audition en septembre. Il faut dire que son nom revient très souvent dans le dossier. Et qu’à en croire Mediapart, il a eu de très nombreux rendez vous avec Bernard Tapie pendant toute la période de la mise en place de l’arbitrage.
Tout autre sujet, la nouvelle polémique sur les roms et les gens du voyage, à lire dans le Figaro. "Le ras le bol des maires", titre le journal de droite. Il faut dire que cette année le sujet est revêt une importance un peu particulière, à moins d’un an des municipales.
Selon le Figaro, il y a environ 400 000 gens du voyage en France et 20 000 Roms. Ces derniers jours plusieurs hommes politiques se sont illustrés par des prises de paroles un peu radicales, comme Christian Estrosi qui a demandé de "mater les Roms", suscitant immédiatement l’indignation d’associations et même du ministre de l’Intérieur qui a parlé d’un "discours qui fait mal à la France".
"Il faut cesser l’hypocrisie", lui répond Yves Thréart dans son édito, "plutôt que de dénoncer ces prises de positions radicales, Manuel Valls ferait mieux de chercher des solutions pour éviter que l’exaspération ne pour les habitants à se faire justice eux-mêmes", s'emporte-t-il.
Autre sujet lié à l’immigration, ce reportage auprès de demandeurs d’asile qui ont habité pendant presque 2 ans dans un ancien frigo à viande à Dijon, à lire dans Libération. Des immigrés venus d’Ethiopie, d’Erythrée, de Libye ou encore du Kosovo. Avant d’être expulsé vendredi dernier, ils étaient 75. Et ils vivaient dans des conditions parfaitement insalubres avec les rats, l’odeur d’urine les jours de chaleur, les infiltrations d’eau les jours de pluie. Depuis leur expulsion, aucune solution n’a été trouvée pour la plupart d’entre eux qui vont continuer à errer.
En réalité, relève Libération, la situation est très difficile pour les demandeurs d’asile. Les dossiers dans les Préfectures avancent très lentement, ils prennent souvent plus d’un an et demi. 18 mois pendant lesquels ces hommes et ces femmes n’ont pas le droit de travailler et n’ont souvent pas d’autre choix que de trouver des squats et attendre que le temps passe.
Plusieurs quotidiens s’intéressent à des minorités dans des pays du Moyen Orient.
Et tout d’abord le Parisien/Aujourd’hui en France, qui est allé à la rencontre de Chrétiens d’Egypte qui reprennent espoir après le coup d’Etat militaire que beaucoup d’entre eux soutiennent à "100%". Pour eux, il s’agit plutôt d’un "coup d’Etat démocratique". Les coptes s’estimaient exclus du régime des Frères musulmans. Ils sont cependant encore nombreux à ne pas oser s’exprimer.
Autre communauté, les Juifs de Turquie, qui eux, au contraire s’inquiètent de la montée d’un antisémitisme d’Etat, nous dit le Figaro. Depuis une vague d’attentat en 2003, la communauté vit dans l’angoisse. Les conditions de sécurités sont drastiques. Mais désormais, c’est même à la tête de l’Etat que l’on entend des expressions anti-juives. Le premier ministre Erdogan a parlé du "lobby du taux d’intérêt" dernièrement accusant les Juifs d’être responsables des dernières manifestations place Taksim.
Un mot pour finir du Bac, au moment où les derniers élèves reçoivent leur résultat. Un nouveau record pourrait être battu. L’occasion pour La Parisien de pousser un coup de gueule. "Trop de bacs tuent le bac", titre le journal, pour qui le diplôme "ne vaut plus grand-chose". Pourtant, "on continue d’y voir la seule issue de la scolarité, alors que pendant ce temps, des métiers très utiles, pour lesquels on accède par des formations plus pratiques, mais moins flatteuses, manquent de bras et de compétence", dénonce le quotidien.