Dans la revue de presse internationale, ce mardi, une situation potentiellement hors de contrôle en Égypte, des interrogations sur l'armée égyptienne après les violences de lundi et une catastrophe ferroviaire au Canada.
Les journaux du monde entier s’intéressent ce matin à la crise égyptienne, à l’image du International Herald Tribune, qui titre sur "ces tueries de masses qui secouent l’Egypte".
Pour The Independent, "les aspirations à la paix d’une nation nagent dans un bain de sang dans la rue". Le quotidien britannique s’interroge sur le rôle de l’armée qui profite peut-être d’une image biaisée à la fois en Egypte et dans le monde. Il est peu probable que "le peuple tourne le dos à l’armée", écrit Alastair Beach dans son éditorial. En réalité, l’armée égyptienne profite toujours et encore de cette image "acquise en 1973", pendant la guerre de Kippour contre Israel. Malgré la cinglante défaite, dans le pays, cet événement est toujours perçu comme une "victoire" : celle d’avoir pu surprendre Israël, celle d’avoir pu traverser le canal de Suez.
Depuis, poursuit l’éditorialiste, le peuple égyptien aime son armée, lui fait confiance. Les Egyptiens lui ont fait confiance après la révolution de 2011, "quit à fermer les yeux sur de nombreuses exactions", notamment celles visant les femmes.
Et peut-être à nouveau maintenant, une partie du peuple ne veut-elle pas voir la vérité en face : celle que l’armée, elle aussi, dérape.
C’est d’ailleurs peut être le cas d’un écrivain égyptien qui s’exprime dans les colonnes du Washington Post. Ahmed al-Aidy, dans ce texte, semble totalement perdu. Il raconte comment il a été interviewé vendredi dernier par la télévision égyptienne, alors que la contre révolte des pro-Morsi débutait. Il dit ne plus se souvenir de ses propos, tant il était perdu dans ses pensées, essayant de se convaincre que les violences étaient commises par les islamistes contre l’armée, et non l’inverse. Finalement, il persiste à espérer que "l’armée n’abandonnera pas le peuple".
Pourtant, la situation semble de plus en plus incontrôlable. En une semaine, la nouvelle révolution a fait plus de morts que l’ensemble de l'année de la présidence de Morsi. C’est en tout cas ce qu’affirme le Guardian, qui a fait son propre calcul. Le quotidien britannique affirme que l’armée et les forces de sécurité sont devenus "un instigateur majeur de violence et de désordre". Et plus le temps passe, "plus la situation devient incontrôlable".
On en vient maintenant à cette tragédie au Canada avec cet accident de train. Désolation titre La Presse. Le quotidien francophone consacre 11 pages à la catastrophe. Des photos de ce village dévasté.
Dans son éditorial, un journaliste s’insurge : il est hallucinant qu’on apprenne à l’occasion de ce genre d'accident que des dizaines de trains circulent sans chaufffeur dans le pays, explique-t-il.
L’enquête avance très lentement, peut-on lire dans le journal de Montréal, qui lui aussi consacre 13 pages à la catastrophe. La piste terroriste est exclue, mais pas la piste de négligence humaine.Les deux journaux n’hésitent pas à parler de "train d’enfer" ou de "train de la mort", alors que les autorités redoutent désormais une autre catastrophe, écologique cette fois, les produits ultra-toxiques que transportait le train menaçant de se déverser dans le Saint-Laurent.