
Dans la revue de presse française, ce matin, le rejet des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy; la France qui elle aussi utilise des méthodes illégales pour nous espionner; et Marion Bartoli qui brille à Wimbledon.
Ce matin, une fois n’est pas coutume, la presse est unanime : le sujet qui domine c’est Nicolas Sarkozy ou plutôt la décision du Conseil constitutionnel de censurer ses comptes de campagne. Du Figaro à Libération, en passant par la presse gratuite, tous les quotidiens, ce matin, en font leur Une.
"La facture forte", s’amuse le dessinateur Baudry sur rue 89, allusion au slogan de l’UMP en 2012, la droite forte. Car l’équipe de Nicolas Sarkozy a dépassé de plus de 466 000 euros la limite autorisée par les sages, confondant, selon eux, le statut du chef de l’Etat avec celui de candidat. Résultat : l’UMP ne sera pas remboursé des quelque 11 millions d’euros sur lesquels le parti comptait. "Une dette qui fait plonger l’UMP dans le rouge". Le parti est forcé de lancer une souscription auprès de ses militants pour payer la facture, apprend-on dans Le Parisien.
Nicolas Sarkozy a désormais des comptes à régler titre, assez subtilemement, 20 Minutes, avec cette phrase à double sens. Car, ironiquement, estime, Le Figaro, cette asphyxie financière pourrait redonner de l’oxygène à Nicolas Sarkozy, qui a dès hier soir claqué la porte du Conseil constitutionnel, pour retrouver sa liberté de parole, a-t-il expliqué. Le quotidien de droite se demande s’il ne prépare pas une candidature pour 2017. Mais pour Libération, enfin, la décision des sages souligne avant tout le rapport trouble et malsain que l’ex-Président a entretenu avec l’Etat durant son quinquennant. « Une pratique consistant à utiliser les services de l’Etat dans l’intérêt d’un homme, ou d’un clan », explique Eric Decouty, qui y voit des ressemblances avec toute une série d’affaires dont les plus emblématiques : l’affaire Tapie et l’affaire Bettencourt.
- L'affaire Bettencourt, qui est également dans la presse pour une autre raison : la condamnation de Mediapart et du Point pour atteinte à la vie privée. Les deux sont sommés de retirer tous les enregistrements pirates réalisés chez Liliane Bettencourt.
"Le dossier Bettencourt censuré", titre Mediapart.
Dans un édiotiral rageur, Edwy Plenel dénone la décision de la Cour d’appel de Versailles. Pour lui, elle est "absurde", "caricaturale"," sommaire", "ubuesque", le journaliste n'a pas d'adjectif assez fort. "C’est bien plus qu’une atteinte à la liberté de la presse, c’est un acte de censure".
Le fondateur de Mediapart rappelle que ces enregistrements réalisés par le majordomme de Liliane Bettencourt ont permis de révéler l’affaire, de lancer des débats sur l’évasion fiscale en France. Ils sont aussi à l’origine de toutes les enquêtes judiciaires visant Patrick de Maistre, l'ex-gestionnaire de fortune de l'héritière de L'Oréal ou encore l’ancien ministre du Budget Eric Woerth.
Le seul crime de Mediapart, "c’est d’avoir voulu la vérité sans laquelle il n’y a pas de justice", estime encore Edwy Plenel qui conclut en expliquant qu’il ne fait pas bon d’être un lanceur d’alerte. Il se compare ainsi à Edward Snowden, l'ancien consultant de la NSA qui a révélé l’affaire des écoutes des services secrets américains.
- Des écoutes que les Américains ne sont visiblement pas seuls à pratiquer. Les Français, eux aussi, seraient des adeptes de la méthode. C'est ce qu'on apprend dans Le Monde. Tous nos SMS, nos mails, nos relevés d’appels téléphoniques sont espionnés et stockés par la DGSE révèle le quotidien du soir.
Une pratique clandestine et parfaitement illégale.
Ce qui intéresserait les services secrets extérieurs français, ce ne seraient pas les contenus de toutes ces conversations, mais leur contenant. Ils repèrraient qui parle à qui et quand. Ce qui leur permettrait de tisser une immense toile des relations de chacun à chacun. Et si ces données sont majoritairement utilisées pour la lutte contre le terrorisme ou l’espionnage économique, les demandes de consultation seraient loin de se limiter à ces deux seuls sujets. Les liens au plus haut niveau de l’Etat seraient notamment analysés.
Les quotidiens reviennent aussi évidemment sur l’Egypte..
Nous avons sélectionné deux éditoriaux. Celui de L’Opinion, pour qui "la crise égyptienne est un grand bon en arrière" : la chute et l’arrestation d’un président démocratiquement élu. "Une chance historique a été gachée en seulement un an. Celle de voir émerger un islam politique viable". Mais les Frères musulmans ont "lourdement échoué à transformer leur actions souterraines efficaces du temps de Moubarak en politique appliquée".
De son côté, Le Figaro, estime qu'il faut "faire attention à ne pas trop critiquer l’action des militaires en Egypte". Pour le quotidien, "il est absurde de crier au coup d’Etat militaire. Ce qui pourrait faire le jeu des islamistes".
- Enfin, le tennis est à l'honneur de la revue de presse, ce vendredi, avec la "Queen Marion", qui s'est brillamment qualifiée pour la finale de Wimbledon. Il y a deux, elle avait échoué à ce stade. Samedi, elle espère remporter le premier grand chelem de sa carrière face à l'allemande Sabine Lisicki.