
Une grève générale de 24 heures à l'appel des deux principaux syndicats du pays paralyse le Portugal ce jeudi. Les confédérations s'insurgent de nouveau contre la politique d'austérité draconienne mise en œuvre par le gouvernement.
Trains et métros à l'arrêt, administrations fermées, transports aériens perturbés : le Portugal vivait jeudi au ralenti en raison d'une nouvelle grève générale contre l'austérité, la quatrième depuis que le pays vit sous assistance financière internationale.
Le mouvement, lancé par les deux principaux syndicats, la CGTP, proche du Parti communiste et l'UGT, historiquement plus modérée, devait être ponctuée de manifestations à travers le pays dans l'après-midi.
"L'adhésion est très forte et dépasse largement nos attentes", a déclaré en fin de matinée le chef de l'UGT, Carlos Silva tandis que celui de la CGTP, Armenio Carlos, qui réclame des législatives anticipées, a espéré la veille une "grande participation" pour "fragiliser davantage le gouvernement".
Les syndicats espèrent que cette quatrième grève générale en deux ans amènera le gouvernement à assouplir sa politique d'austérité, qui s'est notamment traduite cette année par un alourdissement marqué des impôts.
Le mouvement social a été décidé après l'annonce par le gouvernement d'un train de mesures d'austérité visant surtout les fonctionnaires, qui verront leur horaire de travail passer de 35 à 40 heures par semaine, comme dans le privé, et dont environ 30 000 postes seront supprimés afin de réduire les dépenses publiques de 4,7 milliards d'euros d'ici à la fin de l'année prochaine.
Le secteur privé moins mobilisé
Mais l'espoir des deux centrales d'étendre le mouvement au secteur privé, faiblement syndicalisé, semblait déçu. "Les chiffres pour le privé n'atteignent pas ceux de l'administration publique", a ainsi admis Carlos Silva. "Mais c'est un signal clair pour le gouvernement que la voie qu'il a choisie n'est pas la bonne", a-t-il ajouté.
"Certains Portugais ne sont pas au travail mais d'autres si, et le pays n'est pas à l'arrêt", a déclaré le ministre porte-parole du gouvernement, Luis Marques Guedes, à l'issue du Conseil des ministres hebdomadaire. Refusant d'engager une "guerre des chiffres" avec les syndicats, il n'a livré aucune précision sur la participation au mouvement.
La production était toutefois arrêtée dans la grande usine Volkswagen des environs de Lisbonne, "Auto Europa", tandis que, selon la CGTP, l'activité de la principale centrale du groupe électricien EDP était paralysée à 70 % à Sines, à 160 km au sud de Lisbonne.
"Le secteur de la santé a adhéré en force", a également indiqué la CGTP, rendant compte d'une participation proche de 80 % parmi les infirmiers. Les interventions urgentes étaient assurées par des services minimum.
Avec dépêches