
Après plusieurs jours de tensions, le président américain Barack Obama et son homologue afghan Hamid Karzaï sont finalement parvenus à s'entendre, ce mardi, sur l'ouverture d'un bureau de représentation politique officielle des Taliban à Doha.
Les négociations avancent enfin. La Maison Blanche a déclaré, mardi 25 juin, que le président afghan Hamid Karzaï était parvenu à s'entendre avec le président américain Barack Obama en faveur d'une représentation politique officielle des Taliban au Qatar. Le chef de l'État afghan s'était jusque là opposé à une telle démarche. Il n'avait guère apprécié que Washington annonce l'envoi d'émissaires à Doha quelques heures après l'ouverture, le 18 juin, de ce bureau dont il contestait la légitimité. La rencontre n'avait finalement pas eu lieu, les Américains ayant fait marche arrière.
Lors d'un appel téléphonique, les deux dirigeants ont affirmé "leur soutien à un bureau à Doha en vue de mener des négociations entre le Haut Conseil pour la paix (HCP, instance gouvernementale créée par Hamid Karzaï pour tenter de rallier les Taliban à la paix) et des représentants officiels des Taliban", a annoncé la Maison Blanche dans un communiqué.
Par ailleurs, les deux présidents ont discuté de la tenue d'élections en 2014, en réaffirmant "que des élections libres, justes et crédibles seraient essentielles pour le futur du pays", indique le communiqué.
Washington veut apaiser les tensions
L'envoyé spécial américain pour l'Afghanistan et le Pakistan, James Dobbins, s'était entretenu lundi 24 juin à Kaboul avec Hamid Karzaï sur les négociations de paix avec les Taliban. Signe de la volonté américaine de calmer la récente colère de Karzaï, il y avait déclaré que Washington était "scandalisé" par la façon dont les Taliban avaient ouvert leur bureau. "L'utilisation du nom Émirat islamique" (appellation du gouvernement taliban avant sa chute en 2001, NDLR), "les symboles (et) les signes" brandis par les Taliban à l'ouverture du bureau de Doha sont "incompatibles avec ce qui avait été convenu", avait-il dénoncé.
James Dobbins a tenté ensuite de réchauffer les relations entre les deux pays en appelant le Qatar à intervenir. "Nous avons contacté le gouvernement du Qatar, nous avons protesté et nous leur avons demandé de prendre des mesures pour y remédier et ils les ont prises", avait-il dit. Le drapeau des Taliban a en effet été retiré, et la police qatarie a emporté le mât sur lequel il avait été hissé, selon la présidence afghane.
Pendant ce temps-là sur le terrain, les violences continuent. Des Taliban armés ont attaqué, mardi 25 juin, des bâtiments proches du palais de la présidence à Kaboul, dont le ministère de la Défense et l'hôtel Ariana, qui sert de base de la CIA en Afghanistan.
Avec dépêches