Aujourd’hui sur le Net, une vague de manifestations ébranle le nouveau gouvernement bulgare. Après le scandale PRISM, des services web alternatifs ont le vent en poupe. Et un photographe brésilien témoigne du mouvement de protestation dans son pays.
Grogne anti-gouvernementale en Bulgarie
Cela fait plus d’une semaine que des milliers de Bulgares se rassemblent quotidiennement, comme ici samedi dans la capitale Sofia, pour protester contre la corruption et réclamer la démission du nouveau gouvernement en place depuis moins d’un mois.
Une colère provoquée par la nomination, le 14 juin dernier, du jeune député et magnat des médias Delyan Peevski à la tête de l’agence de sécurité nationale. Le parlement est depuis revenu sur cette décision, mais cela n’a pas suffi à calmer les protestataires qui accusent leurs responsables politiques d’être soumis à l’oligarchie du pays.
Les Bulgares poursuivent donc leur mobilisation. Et sur les réseaux sociaux, ce mouvement s’articule essentiellement autour des mots-clefs « Dansez avec moi », qui est un jeu de mots avec le nom de l’agence de sécurité nationale, la DANS. Un mot d’ordre que certains ont pris au pied de la lettre comme en témoignent ces images amateurs filmées au 5e jour des manifestations.
Jusqu’ici, les rassemblements semblent en effet s’être déroulés dans un esprit plutôt bon enfant. De nombreuses photos mises en ligne sur les réseaux sociaux montrent ainsi des protestataires descendre dans la rue en famille pour exprimer leur déception après les élections anticipées du mois dernier.
Un scrutin provoqué par la démission du gouvernement précédent après une vague de manifestation qui avait déjà secoué le pays en février. Mais comme le souligne le blogueur Georgi Marinov, de nombreux électeurs ne se sentent pas représentés dans ce nouveau parlement dont ils réclament également la dissolution.
Des services web pour se protéger de PRISM
Après les révélations autour de « PRISM », le programme secret de surveillance électronique des services de renseignements américains, les alternatives mettant à l’honneur l’anonymat et la sécurisation des données ont le vent en poupe, signe que les comportements des internautes commencent à changer après que l’opprobre ait été jeté sur huit des plus gros acteurs d’Internet : Facebook, Microsoft, Google, Apple, Yahoo, YouTube, AOL et Skype, accusés de mettre à disposition les données de navigations des internautes au profit du FBI et de la NSA.
Parmi ces solutions de rechange, les moteurs de recherche « Ixquick » ou encore « Duckduckgo ». Ce dernier a enregistré une nette augmentation de son trafic depuis le début du scandale, totalisant désormais près de 3 millions et demi de recherches par jour, ce qui reste néanmoins une goutte d’eau par rapport aux quelque 5 milliards de requêtes gérées quotidiennement par Google.
Mais ce que proposent ces alternatives aux services des géants du web, c’est une approche différente de l’internet, plus respectueuse de la vie privée de ses utilisateurs. Ainsi, « Duckduckgo » ne conserve pas les données des internautes, contrairement au moteur de recherche de Google qui affiche, pour chaque requête, des résultats en fonction des recherches effectuées précédemment.
Le logiciel Tor, quant à lui, propose de surfer anonymement sur la Toile en passant par un réseau d’ordinateurs éparpillés à travers le monde. Des solutions existent donc pour éviter d’être surveillé sur Internet. Elles sont d’ailleurs répertoriées sur le site prism-break.org qui, pour chaque service web suggère des alternatives pour crypter ses communications ou pour ne pas se faire pister sur la toile.
Une application pour éviter ses amis
« L’enfer, c’est les autres ». Cette célèbre phrase de Jean-Paul Sartre a inspiré le programmeur américain Scott Garner. Cet informaticien a en effet créé un site qui prend le contre-pied des réseaux sociaux classiques. En utilisant des données récoltées sur Foursquare, une application mobile basée sur la géolocalisation, ce service permet de délimiter les zones où l’utilisateur est le moins susceptible de tomber nez-à-nez avec ses contacts. Un site conçu comme un projet artistique visant à dénoncer l’omniprésence des réseaux sociaux.
Des animaux insolites envahissent la toile
Des girafes sans cou, des chevaux sans encolure ou encore des chiens sans gorge, ça n’existe pas, jusqu'à preuve du contraire. Mais des passionnés de la retouche photo se sont amusés à réinventer une nature qui aurait la tête bien vissée sur ses deux épaules. Un travail d’une très bonne facture et qui fait sourire. D'autant plus qu'il aura malgré tout nécessité une créativité plutôt loufoque, une minutie scrupuleuse pour faire disparaître les traces de montage et une bonne maîtrise de logiciels comme Photoshop.
La vidéo du jour
« In the eye of the Storm », ou « Dans l’œil du cyclone » en français… Rarement une vidéo aura aussi bien porté son nom. Dans le but de témoigner des manifestations qui secouent actuellement son pays, le photographe brésilien, Michel de Souza, a greffé une petite caméra sur son appareil photo. Une mise en perspective qui permet de recontextualiser chacun de ses clichés.