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Le rappeur tunisien Weld El 15 condamné à deux ans de prison ferme

Le jeune rappeur tunisien Weld El 15 a été condamné jeudi à deux ans de prison ferme pour avoir insulté la police dans une chanson. En mars, il avait déjà été condamné par contumace à la même peine.

Le rappeur tunisien Weld El 15 a été condamné jeudi 13 juin à deux ans de prison ferme pour avoir insulté la police dans une chanson. Le verdict a été annoncé par le juge du tribunal de Ben Arous (banlieue de Tunis) devant lequel Ala Yaâcoubi, dit Weld El 15, comparaissait libre. Il a été aussitôt emmené en prison.

À l'annonce du verdict, des cris se sont élevés dans la salle d'audience et la police est intervenue brutalement pour évacuer des artistes et amis du rappeur, certains étaient pourchassés et tabassés à l'extérieur du tribunal. Un journaliste du portail d'information Nawaat, Emine M'tiraoui, a été projeté au sol et frappé par des policiers, a constaté l'AFP. Au moins trois personnes ont été interpellées.

"Le jugement rendu est très sévère pour un artiste qui a décidé de se livrer de son propre gré à la justice", a réagi l'avocat principal de la défense Me Ghazi Mrabet. "C'est d'autant plus injuste qu'il n'existe aucun texte pour réprimer un travail artistique", a-t-il ajouté.

Les autorités tunisiennes n'avaient pas du tout apprécié les paroles de "Boulicia Kleb" - "les policiers sont des chiens" -, diffusé sur YouTube. Le texte est en effet particulièrement violent à l’égard des policiers qui mériteraient, selon les mots de Weld El 15, "d’être égorgés à la place des moutons de l’Aïd".

Dans un entretien à FRANCE 24 en mars dernier, le chanteur assurait ne faire que répondre à la violence verbale dont la police est coutumière. "J’ai utilisé leur propre langage !", se défendait-il. Trois autres rappeurs, qui ne faisaient que figurer dans les remerciements, avaient déjà écopé de deux ans de prison ferme avant de bénéficier d’une relaxe au terme d’un appel du jugement demandé par leur avocat.

Weld El 15 avait mis fin le 10 juin à trois mois de vie clandestine, qu’il avait passés chez des amis à Sousse, à une centaine de kilomètres au sud de Tunis. Il avait été condamné par contumace en mars à deux ans de prison ferme et s'attendait à une peine plus clémente, étant donné qu'il s'est rendu à la justice.