, envoyé spécial à Los Angeles – Les principaux acteurs du jeu vidéo, Microsoft, Sony ou encore Ubisoft, ont présenté leurs dernières nouveautés sur fond de nouvelles consoles Xbox One et PS4. Revue de détail.
Microsoft, Sony ou encore Electronic Arts et Ubisoft : tous veulent retenir l'attention du monde vidéoludique cette année à l'E3 (Electronic Entertainment Expo) de Los Angeles. L'enjeu pour eux : démontrer qu'ils sont à la page des attentes des joueurs avec leurs nouvelles consoles (Xbox One, PS4) et leurs jeux derniers cris.
Lundi 10 juin, ces grands noms du secteur ont multiplié les annonces susceptibles de prouver que leur offre vidéoludique est plus riche que celle de leurs concurrents. Qui va sortir vainqueur de cette foire d'empoigne ? FRANCE 24 s'est rendu au cœur de la bataille.
Sony lance l'offensive anti-Xbox. Sony a enfin montré sa PlayStation 4. Son look n'a d'ailleurs rien de particulièrement novateur. Certes, le géant japonais a présenté un nombre conséquent de jeux qui ne seront disponibles que sur sa console. Mais ce ne sont que des détails. Car l'essentiel de la présentation de Sony s'est concentré sur la Xbox One de concurrent américain, Microsoft, dont elle a pointé indirectement les faiblesses.
Acte I : la PS4 ne limitera pas l'utilisation des jeux d'occasion. Microsoft avait été critiqué pour avoir décidé de mettre en place sur sa nouvelle console un système de protection qui rend plus difficile la revente ou le prêt des jeux. Acte II : la machine à jouer de Sony ne nécessitera pas d'avoir une connexion quasi permanente à Internet contrairement à la Xbox One. Cette dernière vérifiera, en effet, une fois par jour qu'elle est bien en ligne. À défaut, le joueur ne pourra pas continuer à taquiner la manette. C'est en tout cas ce qu'ont laissé entendre plusieurs responsables de Microsoft. Une décision qui a provoqué un vent de révolte parmi la communauté des joueurs très réticents face à cette obligation de "pointer" une fois par jour. Acte III : la PS4 est moins chère que la Xbox One. La console de Sony sera vendue, avant la fin de l'année, au prix de 399 euros contre 499 euros pour celle de Microsoft. Mis bout à bout, tous ces petits détails donnent à la PS4 un avantage certain face à sa concurrente américaine. Reste à savoir si les annonces de Sony vont pousser Microsoft à revenir sur certains de leurs choix les plus polémiques.
Microsoft déclare sa flamme aux joueurs. Les gamers parlent aux gamers. “Nous vous avons entendus”, ont répété tous les responsables de Microsoft qui se sont succédé sur scène lors de la conférence à la gloire de la Xbox One lundi 10 juin.
Ils ne s'adressaient ni à Madame Michu ni aux joueurs occasionnels. Le show américain de Microsoft se voulait un exercice pour rassurer les joueurs invétérés, appelés les “hardcore gamers”. Ces derniers avaient trouvé l'annonce officielle, fin mai, de la Xbox One un peu courte à leur goût. Il faut dire que Microsoft avait tellement insisté sur les capacités de divertissement pour toute la famille (films, musique, Internet) que beaucoup se demandaient s'il fallait encore qualifier la Xbox One de console de jeux vidéo.
À Los Angeles, Microsoft a dévoilé une pléiade de jeux à forte valeur de testostérone ajoutée. Du Metal Gear Solid 5, une pincée de Forza Motorsport, une grosse louche de Battlefield 4 : de quoi satisfaire tous les instincts primaires du joueur en quête de sensations fortes devant son écran. Le risque ? Qu'entre la console pour tous vantée fin mai et celle mise en avant ce lundi et qui veut séduire les joueurs, on ne sache au final plus vraiment à qui s'adresse la Xbox One.
Ubisoft dans tous les sens. Qu'y-a-t-il en commun entre un jeu d'apprentissage musical, un autre mettant en scène un pirate informatique et encore un qui permet de défendre son château tout en attaquant celui de ses voisins ? Ils sont tous signés Ubisoft. L'éditeur français ne semble plus savoir où donner de la tête tant il court de lièvres à la fois.
Sa conférence de présentation lors de l'E3 refléètait cette envie de manger à tous les rateliers. Ubisoft versait dans l'humour débridé pour évoquer "The Mighty Quest for Epic Loot" ("La quête du butin épique") ou encore son jeu tiré du dessin animé "South Park". Sans transition, l'éditeur adoptait un ton grave et sombre pour parler d'une pandémie mondiale qui sert de toile de fond au jeu d'action "The Division" et tombait dans le registre orwellien en présentant "Watch Dogs", le jeu dans lequel le personnage principal peut contrôler une ville entière grâce à ses dons de pirate informatique.
Les défenseurs de l'éditeur trouveront que cette variété dénote de la créativité d'Ubisoft, tandis que ces détracteurs penseront que le français s'éparpille un peu trop. Frank Gibeau, patron des labels de l'éditeur concurrent Electronic Arts, n'affirmait-il pas à la chaîne de télévision britannique BBC que le coût de développement des jeux sur les nouvelles consoles oblige de concentrer ses efforts sur quelques titres pour pouvoir être efficace et rentable à la fois ?