À l'issue d'une rencontre avec le président de la Commission européenne, François Hollande s'est engagé à continuer les réformes de compétitivité. En échange, la France va bénéficier d'un délai de deux ans pour réduire son déficit à 3 % du PIB.
Le jour même où la France entrait officiellement en récession, François Hollande avait rendez-vous à Bruxelles pour rencontrer les 27 commissaires européens et défendre sa politique économique.
Alors que Bruxelles le presse d’engager des réformes en échange d’un délai de deux ans pour ramener le déficit public en dessous de 3 %, le président français a assuré qu’il comptait poursuivre dans cette voie.
it"En France, nous avons engagé des réformes de compétitivité et nous allons continuer, non parce que l’Europe nous le demanderait mais parce que c’est l’intérêt de la France", a déclaré François Hollande lors d’une conférence de presse conjointe avec le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
"Le problème de l’Europe, ce sont les écarts de compétitivité. Ce sont les déficits de compétitivité qu’il faut rattraper. (…) Ma responsabilité (…) est de prendre les décisions pour la croissance et la compétitivité", a-t-il ajouté en rappelant que la France avait déjà mis en place plusieurs réformes dont notamment le pacte de compétitivité, la réforme du marché du travail et la réforme bancaire.
"Nous avons été loin, mais nous avons encore à nous réformer", a-t-il précisé. "Il nous reste à faire une réforme de formation professionnelle, de l'indemnisation chômage. La précédente réforme des retraites n'a pas suffi."
Pas de traitement de faveur pour la France
À l’issue de cet entretien, José Manuel Barroso s’est dit également rassuré par la position prise par la France : "Nous savons qu’aujourd’hui, il y a une volonté réelle de poursuivre des réformes ambitieuses pour la compétitivité."
En ce qui concerne le délai accordé à la France pour réduire son déficit, le président de la Commission a précisé que le pays ne bénéficiait pas d’un traitement de faveur.
Il a rappelé que pour justifier l’obtention de ce délai, la France doit surtout mettre à profit ces deux années pour "accélérer les réformes structurelles".
De prochaines recommandations
La Commission européenne fera des recommandations aux 27 États membres le 29 mai. Elle devrait à cette occasion faire un point sur les réformes promises par la France et juger quelles mesures supplémentaires seront nécessaires.
José Manuel Barroso a en tout cas estimé que, dans l’ensemble, l’Union Européenne faisait de grands progrès sur la réduction des déficits publics, mais pas encore sur la croissance et le chômage.
Avec dépêches