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Coronavirus : surveillance renforcée après un deuxième cas de contamination

La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a annoncé que tous ceux qui ont été en contact avec les deux malades seraient étroitement surveillés. Pour les médecins, il n'y a pas d'inquiétude excessive à avoir quant à la propagation du virus.

Les personnes ayant été en contact avec les deux malades atteints par le nouveau coronavirus font l'objet d'une surveillance rapprochée des autorités sanitaires, a indiqué dimanche Marisol Touraine, estimant toutefois qu'il ne fallait pas "susciter de l'inquiétude".

"Nous avons deux cas, deux malades, nous faisons en sorte d'avoir des contacts avec toutes les personnes qui les ont approchés (...) nous sommes d'une très grande vigilance", a indiqué la ministre de la Santé lors d'une conférence de presse au siège de l'InVS à Saint-Maurice, près de Paris.

Mais "les professionnels, les médecins considèrent qu'il n'y a pas lieu d'avoir une inquiétude excessive", a-t-elle ajouté.

"Trois enquêtes sont actuellement menées par l'Institut de veille sanitaire sur les personnes de l'entourage du premier malade, de la deuxième personne atteinte à Lille et aussi des personnes qui ont participé au voyage organisé dans la péninsule arabique au cours duquel le premier malade a été atteint", a-t-elle dit.

124 personnes en contact avec le premier malade ont été identifiées et contactées, a rappelé la ministre. Ce volet des investigations conduites par l'InVS est "pratiquement achevée", a indiqué la directrice générale de cet institut, Françoise Weber.

Pour le deuxième cas positif, 38 personnes, "essentiellement de son entourage", ont déjà été identifiées pour être ensuite contactées par l'Institut de veille sanitaire (InVS).

Mme Weber a indiqué qu'il leur était recommandé de suivre des mesures d'hygiène et de porter un masque en cas de survenue de symptômes grippaux. Ces 38 personnes seront contactées tous les jours pour savoir si elles déclarent des symptômes.

Parmi ce groupe, on compte "un petit nombre de très proches en contact rapproché et prolongé" avec le second malade, à qui les autorités de santé ont recommandé de rester à domicile.

Par ailleurs, 39 personnes de nationalité française ou belge qui ont participé du 9 au 17 avril au voyage dans les Emirats arabes unis auquel a participé le premier malade ont été contactées et aussi l'objet d'une surveillance de la part de l'InVs.

Il n'y a pas d'inquiétude particulière parmi ce groupe, car aucun n'a exprimé les symptômes du nCoV. Compte tenu des temps d'incubation, ils auraient dû déjà avoir symptômes s'ils avaient été infectés, a précisé Mme Weber.

L'InVS mène aussi une enquête avec l'aide de ce groupe de voyageurs pour savoir à quel moment le premier patient Français a pu être en contact avec des animaux porteurs du nCoV.

On pense que le réservoir de ce virus --diagnostiqué chez 34 personnes dans le monde dont plus de la moitié sont morts-- se trouve chez des animaux, en Arabie saoudite et dans des pays voisins. Une hypothèse est qu'il proviendrait de chauve-souris.

Le Pr Arnaud Fontanet, responsable de l'unité des maladies émergentes à l'Institut Pasteur a souligné "les grandes similitudes" de cette nouvelle menace avec l'épidémie de Sras, provoquée en 2003 par un autre virus de la famille des coronavirus, en Chine et en Asie avec un peu plus de 8.000 cas dont plus de 600 morts.

Dans les deux cas, les symptômes sont respiratoires et la transmission s'exerce par voie respiratoire et par contact rapproché, plutôt avec des postillons, a indiqué cet expert soulignant que, grâce notamment aux mesures de prévention prises à l'époque, il avait été "possible de contenir" la propagation du virus.

AFP