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Margaret Thatcher, muse malgré elle des musiciens britanniques

L'ex-Premier ministre britannique, disparue lundi, a inspiré bien des musiciens au Royaume-Uni. Rarement pour chanter ses louanges. Retour sur les plus virulentes charges anti-Thatcher de l'histoire du rock.

L’ancienne locataire du 10 Downing Street restera sûrement la responsable politique britannique qui a le plus inspiré les musiciens du Royaume-Uni. Muse malgré elle d’une jeunesse pourfendeuse de l’ultralibéralisme, la "Dame de fer" est au centre de nombreuses chansons, bien loin d’être à sa gloire. Discographie non exhaustive des plus virulentes chansons anti-Thatcher.

Linton Kwesi Johnson, "It Dread Inna Ingland" (1978)

Margaret Thatcher ne dirigeait pas encore le gouvernement britannique qu’elle inspirait déjà les artistes. Un an avant son arrivée au 10 Downing Street, le chanteur de reggae Linton Kwesi Johnson lui consacre un titre dans lequel il qualifie la chef de file des conservateurs de raciste ("Maggi Tatcha on di go wid a racist show").

Crass, "How does it feel ?" (1982)

Durant la guerre des Malouines, le collectif punk Crass interpelle violemment celle qui décida de reprendre à la dictature argentine les deux archipels de la discorde. "Comment se sent-on quand on est responsable de la mort de milliers de personnes ?", hurle-t-il dans la chanson "How does it Feel ?". La diatribe, rappelle le site internet de "The Guardian", avait failli valoir au groupe d’être poursuivi pour obscénité.

Elvis Costello, "Tramp the Dirt Town" (1982)

Encore plus virulent, le chanteur Elvis Costello s’en prend nommément au Premier ministre dans "Tramp the Dirt Town" : "When England was the whore of the world, Margaret was her madam" ("Quand l'Angleterre était la putain du monde, Margaret en était la proxénète"). Charming.


Pink Floyd, "The Fletcher Memorial Home" (1983)

Dans “The Fletcher Memorial Home”, le célèbre groupe Pink Floyd inscrit Margaret Thatcher dans son panthéon des "incorrigibles tyrans". Figurent à ses côtés, entre autres, le président américain d’alors Ronald Reagan, l’ancien dirigeant soviétique Léonid Brejnev ou encore le sénateur américain anti-communiste Joseph McCarthy.

Morrissey, "Margaret on the Guillotine" (1988)

Morrissey en appelle lui, carrément, à l’exécution révolutionnaire de la chef du gouvernement. Sous ses airs de gentillette ballade, l’explicite "Margaret on the Guillotine" de l’ancien chanteur des Smiths prétend sans détour que la mort de la "Dame de fer" est ce dont rêvent les "gentils".

Hefner, "The Day that Thatcher Dies" (2000)

Le jour de la mort de Margaret Thatcher, le groupe Hefner l’imaginait depuis 2000. La conservatrice a beau ne plus être au pouvoir depuis une décennie, les rockers londoniens clamaient déjà haut et fort ce qu’ils feraient le jour J : "Nous rirons le jour où Thatcher mourra, même si nous savons que c'est mal, nous danserons et chanterons toute la nuit".

Renaud, "Miss Maggie" (1985)

De l’autre côté de la Manche, on ne se montrait guère plus tendre avec le Premier ministre britannique. En 1985, le chanteur Renaud signe "Miss Maggie", une ode à la gent féminine de laquelle il exclut la "Dame de fer" qu’il qualifie d’"imbécile et meurtrière".