Après un week-end marqué par de violents affrontements, les armées malienne et française ont procédé lundi à une opération de ratissage dans les rues de Tombouctou. Trois djihadistes ont été tués lors de la destruction d’un bâtiment public.
Au moins trois djihadistes ont été tués, lundi à Tombouctou, grande ville du Nord-Mali, lors de la destruction par des soldats maliens et français d’un bâtiment public où ils s'étaient réfugiés, au lendemain de violents accrochages entre armée malienne et combattants islamistes.
"Nous avons pour le moment découvert trois corps de terroristes", les opérations de ratissage vont se poursuivre", a indiqué à l'AFP une source militaire malienne, laissant entendre un bilan susceptible d'évoluer. Ces trois nouvelles morts portent à dix le nombre de personnes tuées à Tombouctou depuis l’attentat-suicide perpétré dans la nuit de samedi à dimanche.
Calme apparent
Lundi matin, pourtant, le calme semblait revenu à Tombouctou.
"Pour le moment, c'est calme. [...] Mais notre équipe sur le terrain ratisse et vérifie si des djihadistes sont toujours actifs ou pas", a déclaré à l'AFP un officier de l'armée malienne.
"Le calme est revenu à Tombouctou", a confirmé pour sa part un habitant, ajoutant : "il n'y a plus de coups de feu [audibles] mais tout le monde est à la maison".
Dans la nuit de samedi à dimanche, un kamikaze, qui tentait de franchir un barrage à l’une des entrées de Tombouctou, a fait exploser sa ceinture d’explosifs, blessant un militaire malien. Plusieurs autres islamistes sont parvenus à s’infiltrer dans la ville, provoquant des combats avec l’armée malienne.
Des combats ouverts sur deux fronts
Selon un officier malien joint sur place, les islamistes ont ouvert "deux fronts" dans le centre-ville : l'un vers un hôtel servant de résidence temporaire au gouverneur de la région de Tombouctou, l'autre vers l'unique camp militaire de la ville occupé par les soldats maliens.
En 24 heures, au moins sept personnes ont été tuées, dont un soldat malien, un civil nigérian et cinq djihadistes. Quatre soldats maliens ont par ailleurs été blessés.
L’armée malienne a sollicité l’aide des militaires français pour débusquer les islamistes cachés dans la ville. Selon le porte-parole de l’armée française, le colonel Thierry Burkhard, un "peloton et une section, soit une cinquantaine d’hommes", ont été mobilisés. "Une patrouille de Mirage 2000 D et une patrouille de Rafale ont été mises en action", précise également celui-ci. Selon cette même source, un militaire français a été blessé.
Tombouctou, libérée fin janvier par les troupes françaises et maliennes, avait déjà été visée par un attentat-suicide dans la nuit du 20 au 21 mars. Les combattants islamistes, bien que retranchés dans le massif des Ifoghas (dans l’extrême nord-est du pays) et traqués par les armées française et tchadienne, n’ont pas renoncé à combattre. En début de semaine dernière, la région de Gao, dans le nord-est du Mali, a été le théâtre de plusieurs affrontements meurtriers entre l’armée malienne et les islamistes.